Monsieur le ministre, Madame la Présidente, Mesdames et Messieurs les membres du CSE,

Bonjour à toutes et à tous,

Notre collègue Samuel Paty a été assassiné pour avoir fait son métier, son travail. Nos pensées vont vers sa famille, ses élèves, ses collègues. Ce drame a frappé l’ensemble de la communauté éducative. Nous ne pouvons que déplorer l’absence habituelle d’empathie de notre haute administration, qui n’a pas su accompagner comme il se doit l’hommage du 2 novembre. Nous demandons que lumière soit faite sur les circonstances de cet acte terroriste. Nous refusons toute réponse presse-bouton médiatique de type renforcement de tel ou tel point des programmes scolaires.

La gestion au jour le jour de la crise sanitaire sans anticipation est une calamité. Nous demandons que les collèges, lycées et CIO restent ouverts pour un travail de qualité avec les élèves, le succès de la grève sanitaire du 10 novembre a montré la détermination des personnels en ce sens. Pour un travail dans des conditions de sécurité sanitaires, les équipes doivent êtres renforcées par le recrutement de personnels (voir la déclaration intersyndicale de ce jour), le protocole renforcé doit permettre les demi-groupes partout où cela est nécessaire, y compris en collège. Nous demandons aussi que des annonces soient faites quant au calendrier pour que les personnels puissent projeter leur travail avec les élèves dans la durée : le protocole est-il en place jusqu’aux congés de décembre ?

Par ailleurs, halte à l’autoritarisme ! La répression envers les lycéens doit cesser. La liberté pédagogique doit être respectée et les injonctions à l’enseignement hybride – ou à toute autre tâche générant une charge de travail supplémentaire – cesser. Ainsi que vient de le rappeler notre collègue du SNUIPP : les professeurs sont des professionnels, ils connaissent leur métier.

Le SNES-FSU a fait en mai-juin dernier des propositions pour la prise en compte de la crise dans les apprentissages. Le ministère a attendu d’être dos au mur pour prendre des mesures sur le baccalauréat. Elles ne suffisent pas en ce qui concerne l’épreuve anticipée de français et les spécialités, l’organisation des CPGE. Par ailleurs le DNB a été oublié. Nous demandons des précisions d’urgence alors que débute le deuxième trimestre.

Concernant le collège, il serait préférable de supprimer le stage de Troisième plutôt que de laisser les établissements décider au cas par cas.

La communication ministérielle sur les chiffres de contamination par la COVID19 à l’école fut un bel exemple de désinformation, tout comme celle sur les évaluations de rentrée. L’autosatisfaction des ministres J.-M. Blanquer et S. Cluzel sur le bilan de rentrée de l’école inclusive le 9 novembre en est un autre. Oui, il y a plus d’AESH et plus d’enfants en situation de handicap scolarisés en milieu ordinaire. Non, la situation ne s’est pas améliorée : le nombre d’heures d’accompagnement par élève a baissé, et donc la qualité de la prise en charge. Les AESH sont actuellement en grande difficulté.

Comme si la gestion pédagogique de la crise sanitaire ne suffisait pas, certains établissements reçoivent des injonctions à entrer dans le protocole d’autoévaluation mis en place par la loi de 2019. Nous demandons le gel de la campagne. Le comité consultatif n’a curieusement pas été mis en place par le Conseil d’évaluation de l’école. Est-ce prévu ?

Pour conclure sur le contexte : le discours ministériel est actuellement tellement brouillé et décrédibilisé que les annonces d’hier quant à la revalorisation inquiètent. Au-delà de l’insuffisance du rattrapage financier engagé, le ministre laisse entendre la nécessité de contreparties de la part des personnels, ce qui serait inacceptable.

Concernant les textes de ce jour

Sur les propositions de modification du code de l’éducation en lien avec les articles de loi dite sur les «séparatismes », alors que nous regrettons de ne pas avoir l’ensemble du projet, le SNES porte avec la FSU des amendements et se positionnera sur la base de la protection de l’enfance, de la défense d’une école publique ouverte à tous, ambitieuse et émancipatrice pour tous. Par ailleurs, les déclarations des ministres et de la droite sur leurs intentions lors de la discussion globale de ce projet de loi, ne peuvent qu’inquiéter grandement les défenseurs des libertés publiques et de la laïcité. Le soutien en l’état des écritures aux mesures proposées pour cadrer l’école à domicile ne préjuge en rien de l’avis qui sera porté par notre organisation sur la loi dans son ensemble.