Monsieur le Directeur, Madame la Présidente, Mesdames, Messieurs

Ce jeudi 25 novembre est un nouvelle journée internationale de lutte contre les violences faites aux
femmes. Force est de constater que ni les employeurs privés ni – plus surprenant – les employeurs
publics ne prennent toutes les mesures nécessaires (moyens budgétaires, structurels et humains)
pour prévenir, lutter et faire cesser les violences faites aux femmes sur le lieu de travail. Selon les
résultats d’une enquête de l’Institut national d’études démographiques (INED) publiée en 2020,
16,5 % des femmes fonctionnaires sont victimes de violences au travail.

La Fonction publique ne garantit pas une protection contre la violence au travail pour les femmes ;
loin s’en faut. Par ailleurs, les hiérarchies sont surreprésentées parmi les agresseurs. Cette étude
pointe encore qu’il est difficile pour une femme qui subit des violences dans son travail
d’interpeller son employeur et d’obtenir de sa part les mesures qui devraient immédiatement
s’imposer. Depuis la signature de l’accord égalité professionnelle de la Fonction publique en
novembre 2018, chaque ministère doit déployer un dispositif de signalement des actes de violence,
de discrimination, de harcèlement moral ou sexuel et des agissements sexistes.

Trois ans après, l’Éducation nationale n’a toujours pas rendu les arbitrages nécessaires à la mise en
œuvre d’un dispositif national. Malgré cela, les représentants de la FSU en CHSCT œuvrent au
quotidien dans toutes les académies pour que des dispositifs locaux voient le jour. Alors que c’est
chose faite dans certaines académies, la FSU dénonce le retard pris dans plusieurs autres et
demande au ministère d’intervenir sans plus attendre auprès d’elles.

Le ministère est aussi en processus de labellisation AFNOR égalité diversité. Force est de constater
que l’égalité filles garçons ne semble pas être une priorité au sein de l’EN. Le manque de moyens
alloués aux établissements implique que la mission référent égalité ne peut être ni assumée ni
rémunérée. La FSU revendique une dotation spécifique par établissements et un fléchage précis sur
les référents égalité. Cette grande cause nationale doit dépasser le slogan et engager pleinement les
employeurs publics à tous les niveaux. La FSU demande au ministère qu’il réponde aux enjeux par
les moyens humains et financiers nécessaires à la réalisation de campagnes nationales
d’information.

Dans l’enseignement supérieur et la recherche, le SNESUP-FSU avec la FSU veillera à ce que le
« plan national de lutte contre les violences dans l’ESR » qui vient d’être publié ne reste pas lettre
morte. Par ailleurs, faire reculer les VSS dans l’ESR implique notamment de faire peser sur tous les
établissements une obligation de résultat tout en les dotant de moyens dédiés à la lutte contre les
VSS, de leur enjoindre de rendre compte à la communauté (notamment devant des conseils élus) de
leur (in)action, de faire évoluer les procédures disciplinaires, toutes mesures que le plan d’action
national n’envisage pas.

Le gouvernement doit mettre en œuvre sans plus attendre un grand plan de lutte contre les violences
sexistes et sexuelles.