Bonjour à toutes et à tous en CSE toujours confiné mais non muselé,

La FSU s’est exprimée en CTM mardi dernier sur la situation générale, notamment sur les AESH dont nous soutenons le mouvement aujourd’hui. Nous aurons trois points dans cette déclaration : les Contrats locaux d’accompagnement, le Printemps de l’orientation et le baccalauréat.

Contrats locaux d’accompagnement

En CTM, le ministère a beaucoup insisté sur le fait qu’il s’agit d’une expérimentation. Nous avons deux questions :

– quels sont les objectifs de cette expérimentation ?

– et par conséquent quels sont les critères de choix des écoles et établissements,d’évaluation de la réussite, ou pas, de cette expérimentation ? Quel suivi est-il prévu ? La loi pour une école de la confiance a mis en place un conseil d’évaluation de l’école, est-il saisi de cette expérimentation ?

Printemps de l’orientation

Le SNES-FSU a consulté le « Kit de l’élève » du Printemps de l’orientation. Au delà du test en ligne, produit d’appel dont la première question pour les élèves de Seconde comme de Première est « Je suis capable de citer des points forts que j’ai développés en dehors du lycée », répondre par « oui / plutôt oui / plutôt non / non », sur le sens duquel il y aurait beaucoup à dire, nous nous questionnons sur la volonté du ministère et des rectorats de confiner les élèves trois jours chez eux pour travailler à distance en autonomie sur des modules d’orientation.Nous estimons au SNES que dès lors que le contexte sanitaire le permet, la place des élèves est au lycée en classe et pas chez eux devant des algorithmes qui déshumanisent la construction du parcours d’orientation. Rien ne remplace un rendez-vous individuel avec la PsyEN.

Baccalauréat

La situation dans les lycées est actuellement la suivante : il faut évaluer pour fabriquer des moyennes, remplir les cases. Il faut évaluer mais sans que les élèves ne se sentent soumis à pression. La bienveillance est de mise, le diplôme du baccalauréat est en jeu. Qui n’évaluerait pas, en EMC par exemple, verrait ses élèves soumis au zéro administratif. Le morceau de bravoure produit par l’Inspection générale « Évaluer dans le cadre du contrôle continu » est instructif : tout est possible, utiliser l’évaluation formative pour certifier, évaluer à distance… L’inspection générale tente de verrouiller d’un côté ce que la réforme du baccalauréat a déverrouillé de l’autre (la pandémie n’a fait qu’amplifier les conséquences de ce choix). Cela montre bien l’impasse dans laquelle nous sommes, et dont le ministère laisse bravement ces troupes gérer les dégâts sur le terrain.

L’enjeu n’est somme toute pas celui de la qualité, mais de la quantité : produire de la note pour pouvoir faire des moyennes sur chacune des compétences du livret scolaire.

La question se pose de ce que certifiera le baccalauréat cette année.

Le grand oral se rapproche quant à lui dans le désordre : des consignes comportementales, rien sur la nature des sujets à préparer. Présents sur le terrain, nous mesurons bien les inquiétudes et le stress produits chez les élèves et nos collègues par cette absence de cadrage et ce manque d’information.

La formation des lycéens est la grande perdante de cette situation. L’anxiété générée par l’usage contre-nature du contrôle continu ne permet pas aux élèves de se consacrer aux apprentissages comme il le faudrait. Or les futurs bacheliers devraient avant tout se préparer à l’enseignement supérieur.

Le SNES-FSU a toujours demandé le maintien des épreuves terminales de spécialité, de façon à ne pas faire reposer le diplôme sur le seul contrôle continu. Elles pourraient être reportées au moment du grand oral et le remplacer.

Le SNES-FSU a tiré un bilan très négatif du grand bazar de l’harmonisation en juin dernier : l’administration propose de recommencer de la même manière cette année… surtout ne changeons pas ce qui ne fonctionne pas.

Pour ces raisons, nous voterons contre les deux premiers textes, et nous abstiendrons sur le troisième.