Ce programme ne répond ni aux besoins des élèves, ni aux attentes des collègues. Il limite fortement la liberté pédagogique et alourdit la charge de travail.

Le SNES-FSU avait alerté sur l’écart trop important entre les exigences du collège et celles du lycée et avait fait des suggestions pour un programme à la fois accessible et ambitieux. Hélas, le texte publié se résume à la quantité d’œuvres à faire lire, de copies à corriger, de types d’exercices à maîtriser.

Grammaire traditionnelle

Pour répondre aux difficultés des élèves en expression écrite, priorité est donnée à une conception traditionnelle de l’enseignement de la grammaire dont l’efficacité est discutable. Cela ne permettra pas, sans temps supplémentaire, d’améliorer le niveau des élèves, surtout avec l’augmentation du nombre de lectures intégrales et de textes à présenter à l’oral.

Une étude de la littérature peu attractive

L’entrée est chronologique, dès la Seconde, avec quatre « objets d’étude » par an composés chacun d’un « parcours d’histoire littéraire chronologique » et d’oeuvres complètes. Les élèves sont censés lire huit livres par an. La littérature contemporaine est quasiment oubliée et la liberté pédagogique réduite.

L’explication linéaire fait son retour dans l’Épreuve anticipée de français (EAF) de fin de Première alors que nos remarques avaient permis que sa mention soit effacée du programme.

Des épreuves inadaptées

L’épreuve écrite d’EAF est toujours de quatre heures. En Seconde il faudra préparer les élèves au commentaire, à la dissertation, à la contraction de texte et à l’essai.

La disparition du corpus est à double tranchant car la question guidait les élèves pour l’analyse du texte et le corpus était un point d’appui pour la dissertation. Pour la voie technologique, le sujet contraction-essai porte sur l’objet d’étude littérature d’idée. Nous avons souligné sont extrême difficulté.

Les propositions du SNES-FSU

  • Des horaires et des programmes afin d’ouvrir la réflexion des élèves, de développer largement leur culture générale et leur curiosité;
  • Dans la voie technologique, une épreuve écrite plus adaptée pour les candidats : la contraction est un exercice difficile, surtout sur un texte aussi long (mille mots) et l’essai est un montage absurde et obligeant à faire des parallèles bien peu évidents;
  • Dans la voie générale, le nombre de textes pour l’oral du bac doit être réduit à 16 : 4 textes par objet d’étude (2 pour l’œuvre intégrale et 2 pour le parcours associé);
  • La méthode de lecture des textes pour la 1ère partie de l’oral ne doit pas obligatoirement être linéaire;
  • La question de grammaire ne doit pas uniquement être formelle, décrochée du texte à expliquer elle doit pouvoir recouvrir une dimension stylistique;
  • L’abandon d’œuvres imposées au profit de guides de lecture ouverts (ex : non pas Le Rouge et le noir, mais « un roman d’apprentissage » ; non pas L’Île aux esclaves, mais une pièce autour de la relation maître et valet…).
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