La valeur annuelle du point d’indice vaut désormais 59,0734 €. La dernière augmentation a eu lieu le 1er juillet 2023. Jusqu’en 1982, la valeur du point d’indice était indexée sur les prix. Le montant du SMIC est par la loi revalorisé en tenant compte de l’inflation. Dans la fonction publique, pour assurer le maintien du pouvoir d’achat, il n’y a pas d’autre voie que le retour de l’indexation de l’évolution de traitement sur celle des prix. Or lors des quinze dernières années, le point d’indice n’a évolué que 4 fois (+ 0,5 % en juillet 2010, + 0,6 % en juillet 2016, + 0,6 % en février 2017, + 3,5 % en juillet 2022 et + 1,5 % en juillet 2023) alors que l’inflation sur la même période s’élève à 26,8 %.
Le SNES avec la FSU revendiquent un mécanisme de rattrapage du point d’indice calculé à partir de la perte de pouvoir d’achat que les personnels ont subi depuis 2010. C’est une augmentation de plus de 15 % du point d’indice qu’il faudra pour compenser cette perte depuis 15 ans. En effet, les mesures indemnitaires ne sont pas une solution encore moins pour le calcul de nos pensions. La seule mesure qui vaille est celle d’un mécanisme d’indexation de la rémunération indiciaire sur les prix permettant d’assurer le niveau des pensions des collègues partant à la retraite. L’attribution de 5 points d’indice à tous les fonctionnaires le 1er janvier 2024 est notoirement insuffisante.
Nous assistons à une remise en cause de la fonction publique de carrière où pour une partie importante des personnels, l’avancement n’assure plus une augmentation des rémunérations mais au mieux compense parfois la perte du pouvoir d’achat du point d’indice.
La promesse d’aucun recrutement à moins de 2000 € n’est pas tenue puisque le salaire net du 1er échelon est de 1841 € toutes primes comprises et pour un exercice à temps complet donc avec des conditions d’exercice défavorables pour une première année.
L’autre conséquence de l’octroi de prime dégressive suivant les échelons fait que désormais il faudra attendre 17 ans entre l’échelon 2 (2102 € net) et l’échelon 9 (2500 € net) pour gagner 400 € de plus par mois. Une autre (encore) perversité du système retenu est que nos jeunes collègues ont désormais des salaires qui comportent plus de 20 % primes (jusqu’à 25,4 % au 3ème échelon) sans bien entendu tenir compte d’une éventuelle HS ni d’une indemnité pour exercice en REP ou REP+ ou encore d’une mission de PP…
Une conséquence est que si maintenant plus de la moitié de la fonction publique de l’Etat (c’est à dire les professeurs des 1er et 2nd degrés, CPE et Psy-EN) possède des rémunérations à fort taux de primes ou indemnités surtout en début de carrière, rien ne peut plus s’opposer au retour du système universel de retraites ou tout euro donne des points. C’est assumé par ceux qui conseillent au gouvernement de « faire converger graduellement, en commençant par les générations les plus jeunes, les règles de liquidation des retraites des fonctionnaires avec celle, unifiées (base et complémentaire), des salariés du privé ». Les attaques contre notre statut avec le pacte vont de pair avec les offensives futures sur le code des pensions.