Candidats mis « en attente » sur des formations ouvertes à tous, propositions farfelues : APB a encore fait des siennes. Résultat : nombre d’élèves n’ont toujours pas d’affectation dans le supérieur.

Début juin, les sections académiques d’Île-de-France du SNES-FSU ont fait part de la « consternation » et de « l’incompréhension » de nombreux élèves et personnels, suite aux premiers résultats d’Affectation post-bac (APB). Cette situation n’est cependant pas spécifique aux trois académies franciliennes. À l’issue du second tour, 115 formations, dont 15 « pastilles vertes » (c’est-à-dire ouvertes) restent « sous tension ». Il s’agit majoritairement des STAPS, mais aussi des sciences de l’éducation, de la psychologie, du droit… La poussée démographique était connue et prévisible et elle va encore s’accentuer dans les années à venir. Le manque dramatique de volonté politique pour améliorer l’accueil et augmenter le nombre de places dans l’enseignement supérieur, et singulièrement à l’Université, a créé un véritable goulet d’étranglement pour des bacheliers toujours plus nombreux. Au cœur du système, APB est un outil qui n’est pas mauvais en soi, mais dont le paramétrage pose régulièrement problème d’autant plus qu’il change pour partie tous les ans. Par exemple, les réorientations à l’issue de L1 sont depuis cette année en concurrence directe avec les premières affectations, ce qui n’a pas manqué de désorganiser le système et a surtout rendu inopérantes nombre de stratégies individuelles.

Au-delà du « bug »

Plus généralement, cette crise de l’affectation dans le supérieur s’inscrit dans un contexte politique où les gouvernements successifs ont laissé se multiplier le recours injuste au tirage au sort et les formations dites à « capacité limitée ». Par ces biais, le ministère instille l’idée de sélection à l’entrée de l’Université  pendant que certains acteurs plus ou moins bien intentionnés expliquent que le baccalauréat ne servirait à rien, puisqu’avec APB, l’affectation se fait sur les notes des deux premiers trimestres. Or, les bulletins n’ont de sens pour la sélection sur dossier que parce que l’évaluation tout au long de l’année est cadrée par les épreuves terminales et nationales du bac.
Il est certes indispensable de faire le bilan du fonctionnement d’APB, mais il est surtout urgent de rétablir une vraie ambition politique, pour assurer aux bacheliers une poursuite d’études réussie.

Romain Geny

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