Dès la session de juin 2019, le ministère envisage de généraliser la dématérialisation des corrections du bac à seize académies avant de l’étendre à toutes d’ici 2021. À ce jour, les détails de la mise en œuvre du projet ne sont pas connus. Mais, compte tenu du délai réduit, une mise au point s’impose.

Pour le gouvernement, la dématérialisation des corrections viserait à simplifier les relations entre l’institution et les membres de la communauté éducative.Dans un communiqué de presse publié en août 2018, le Premier ministre précisait d’ailleurs que la logique de « la dématérialisation administrative s’étendrait progressivement aux diplômes et à la correction des copies dans le cadre de la réforme du bac ».

Quel retour d’expérience ?

Depuis plusieurs années, les corrections du baccalauréat sont dématérialisées dans les établissements français à l’étranger (AEFE) pour toutes les épreuves, et en métropole pour certaines épreuves écrites de BTS. Au-delà des difficultés techniques (connexions difficiles, effacement de copies déjà corrigées qui réapparaissent chez d’autres correcteurs…), le délai de correction apparaît comme bien plus limité qu’avant et la dématérialisation sert souvent de prétexte pour refuser les décharges de service d’enseignement ou de surveillance d’examen. Les difficultés d’harmonisation des corrections deviennent de surcroît récurrentes.

Quel impact sur le métier ?

Dans tous les cas, malgré une interface plutôt confortable, les corrections prennent davantage de temps (problème de manipulation de la copie, de copies illisibles…). Les injonctions des inspecteurs ou des référents se font plus pressantes via la messagerie et de nouvelles copies peuvent être versées au paquet virtuel en fonction du nombre de correcteurs vraiment disponible. La fatigue, notamment visuelle, propre au travail sur écran est aussi plus intense.

Pour le moins, il semble que ce changement de méthode de travail invite à envisager en amont des mesures de prévention, de formation, et de saisir les CHSCT. Toute velléité de généralisation semble en l’état actuel périlleuse !

Claire Guéville

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