« Les lycées sont prêts » a martelé le ministre devant les députés, contre toute évidence. Alors que les mobilisations pour empêcher la mise en œuvre des Épreuves communes de contrôle continu (E3C) se multiplient, le ministre fait le choix du déni et du mépris. Avec la grève des surveillances, le refus de choisir les sujets, l’interpellation de l’inspection, l’information des parents, les « nuits des lycées », les personnels s’engagent pleinement dans la lutte contre le bac Blanquer.

Contrôle continu
Stop E3C

Les E3C occupent une place particulière dans la mécanique fragile du nouveau bac. Elles concentrent toutes les incohérences d’un projet éducatif dont un objectif consiste à mettre au pas les enseignants comme les élèves, en maintenant tout le monde sous la pression permanente de l’évaluation.

Avec des épreuves locales sans réel cadrage national, avec la confusion des genres entre des épreuves voulues comme « certificatives » et en même temps « formatives » (puisque les corrections doivent en théorie s’intégrer aux progressions pédagogiques), l’institution place tous les personnels face à des injonctions contradictoires et des dilemmes professionnels. Comment ces directives peuvent-elles ne pas nuire aux apprentissages et aux élèves quand l’institution organise elle-même le chaos ?

Refuser le désordre

Comment combattre la fraude quand on refuse de mettre en place les épreuves selon les modalités habituelles d’un examen ? Comment assurer la qualité de l’évaluation quand les sujets de la banque nationale sont inadaptés, erronés et peu variés ? Comment assurer la dimension nationale de l’examen quand les sujets sont aménagés localement et les barèmes conçus selon des attendus locaux ? Comment garantir l’égalité de traitement quand, de toute manière, les sujets sont diffusés sur les réseaux sociaux ? Quant à la prise en compte du travail supplémentaire que cela représente, le ministère en est pour l’instant resté au stade d’annonces d’une possible indemnisation, très inférieure à celle en vigueur pour la correction de copies de bac. À toutes ces questions, l’institution ne répond donc pas. Tout au plus a-t-il été annoncé que, finalement, la dématérialisation des corrections ne serait pas systématique. L’impréparation est évidente : on se rend compte en bout de course que certaines contraintes techniques rendraient hasardeuses la numérisation de croquis en couleur… Quand le ministère va-t-il enfin cesser de jouer aux apprentis sorciers avec les élèves et les personnels ?

Pour l’annulation

Une très large intersyndicale rassemblant quasiment l’ensemble des organisations, lycéens compris, a solennellement appelé le ministre à annuler cette première session. La FCPE, les chefs d’établissements eux-mêmes en réclament l’ajournement. Le SNES-FSU appelle à agir pour bloquer les E3C et à la grève lors de la surveillance et des corrections.

Les documents utiles sont à télécharger ci-dessous, en version modifiable pour les adapter à la situation de chaque lycée : https://www.snes.edu/Stop-E3C-kit-d-action.html.

Claire Guéville

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