Les épreuves de compétences expérimentales (ECE) en SVT et physique-chimie ont permis cette année d’expérimenter les banques d’épreuves en ligne sur eduscol.

Déjà testée de manière confidentielle pour certaines épreuves de la voie technologique, la méthode a pris de l’ampleur avec la publication de 80 sujets possibles pour chaque discipline, intégralement disponibles hormis la grille d’évaluation. Comme les années passées, les équipes ont reçu une liste de vingt sujets parmi lesquels choisir ceux qu’elles proposeraient à leurs élèves. Pour cette épreuve dont l’organisation (convocations, choix des sujets, modalités pratiques de mise en œuvre, évaluation) est locale, la mise en ligne s’est substituée à celle effectuée auparavant par les élèves, dont les premiers à passer alimentaient les réseaux sociaux. Elle a confirmé que l’écueil principal n’est pas la publication d’une banque de sujets, mais le caractère local de la passation. Les sujets ne sont pas d’égale difficulté, ce qui induit une rupture d’égalité entre les candidats et entre les lycées. Les barèmes ne sont pas interprétés de la même façon, et l’absence de réunion d’entente ne permet pas de lever les doutes. Certaines équipes peuvent être conduites à préparer spécifiquement leurs élèves aux sujets qu’elles ont choisis, d’autres « ajustent » les notes, d’autant plus facilement qu’aucun jury d’harmonisation n’est prévu. Ces pratiques génèrent des difficultés et de la souffrance chez les collègues, qui portent la double responsabilité de décider des épreuves et de les évaluer pour un examen national.

Le choix des inégalités

Au final, même si les sujets sont en nombre suffisant dans les banques pour éviter le bachotage, même s’ils sont proposés de manière suffisamment souple pour que les enseignants puissent y puiser ce qui convient à leur progression, même s’ils sont de difficulté approximativement égale, même s’il est fourni des barèmes aux équipes, rien ne peut compenser le fait qu’ils soient gérés dans les établissements. Le ministre a délibérément choisi de renforcer la valeur locale, donc inégalitaire, du baccalauréat.

Valérie Sipahimalani

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