En décembre dernier, le ministère a ouvert des discussions sur « le bilan des réformes du lycée », tout en annonçant qu’elles ne pourraient déboucher que sur d’éventuels ajustements techniques à la marge.

Il n’est ainsi nullement question de mettre à plat la réforme Chatel du lycée. Bien au contraire ! Si les réunions auxquelles les organisations syndicales sont conviées depuis décembre 2015 permettent de poser les problèmes, l’objectif officiel de trouver à tout prix des « points de convergence » ferme le débat et les possibilités de changement. À quoi servent ces réunions ? On peut légitimement se poser la question quand les faits viennent contredire les discours ! Par exemple, quand transparaît au détour des échanges la volonté de réduire l’offre optionnelle afin d’améliorer l’identification des séries, le ministère annonce de son côté la généralisation d’une option ICN (Informatique et création numérique) dans toutes les classes de Première des séries générales !

UN BILAN ORIENTÉ

Devant le choix des relevés de conclusions, on voit clairement poindre d’autres motivations. La réforme « aurait permis (ou incité) le travail en équipes pédagogiques, et la valorisation de l’oral et de la participation active pour les élèves. Cependant, il faut poursuivre cet effort, et aller vers davantage de projets »… Synthèse d’autant plus étonnante que les différentes enquêtes d’où qu’elles viennent pointent les difficultés de mise en œuvre des différents dispositifs comme, entre autres, l’accompagnement personnalisé. Il faudrait aussi tendre vers un allégement de la pression du baccalauréat sur la scolarité, est-il affirmé ailleurs… Mais tout en conservant le principe des évaluations en cours d’année…

Très clairement, le ministère voit dans le lycée la continuité du collège tel qu’il deviendrait avec la réforme de 2016. Les principes d’autonomie et d’enveloppes horaires globalisées, pour les effectifs réduits comme pour les langues vivantes, ne sont jamais remis en cause. Dans ces conditions, il n’est pas envisageable de se voir associé à ce bilan de la réforme du lycée dont les conclusions semblent prédéterminées. Pour toutes ces raisons, l’intersyndicale réunie contre la réforme du collège a suspendu sa participation aux réunions depuis le 25 janvier dernier. Elle continue cependant à interroger le ministère sur le choix des thématiques et le SNES-FSU ne s’interdit pas d’intervenir plus directement sous la forme de contributions écrites.

Claire Guéville

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