Non à l'école du tri social. Les groupes de niveaux c'est non !

Les 484 suppressions d’emplois prévues restent à l’ordre du jour. La réforme n’est financée que par redéploiement.

Chaque regroupement d’élèves supplémentaire en Sixième et Cinquième en mathématiques et en français consomme 17 heures hebdomadaires, et ce pour reléguer 15 élèves (ou plus) dans un groupe sans élément moteur !

Les rectorats tentent de maquiller la pénurie. En Guyane, où 60 % des collégien.nes obtiennent un score de moins de 200 aux évaluations nationales de Sixième et relèveraient des groupes à 15, il manque plus de 1000 heures hebdomadaires pour les financer. Et comment loger ces groupes surnuméraires dans des collèges surpeuplés ? À Paris, les 17h sont fléchées dans des collèges de trois classes par niveau mais la marge de gestion académique disparaît.

Polyvalence ou complément de service au menu

Partout, les personnels de direction annoncent que la marge d’autonomie sera siphonnée. Leurs tableaux de répartition des moyens disciplinaires (TRMD) élaguent les LCA, bilangues et sections européennes, suppriment les groupes à effectif réduit en langues ou en sciences et en technologie, excluant de fait l’expérimentation. Exit la chorale ! En français et mathématiques, il n’y aura plus d’heures en effectif dédoublé.

Pour toutes ces disciplines impactées apparaissent des compléments de service, voire des mesures de carte scolaire. Alors qu’on se demande où trouver les professeur·es de mathématiques nécessaires à un tel fonctionnement, des collègues de technologie ou de physique-chimie sont démarché·es par certain·es chef·fes d’établissement. Ils et elles devront choisir : enseigner une discipline qui n’est pas la leur ou partager leur service sur un autre établissement. Le SNES-FSU rappelle qu’enseigner une une discipline autre que sa discipline de recrutement ne peut être imposé à un·e professeur·e ! En lycée, c’est aussi la saignée dans les dotations pour financer la réforme du collège.

Comment agir ?

La communauté éducative, au Conseil supérieur de l’éducation su 8 février 2024, a rendu un avis négatif sur tous les textes de la réforme. Le ministère tente de passer en force mais il est encore possible d’agir pour contrecarrer la réforme. En conseil d’administration, rappelons, par une motion «  choc des savoirs » et un vote contre le TRMD présenté par la direction, qu’une répartition doit respecter les textes réglementaires actuels. Ceux de la réforme ne sont pas encore publiés à ce jour. Le mieux est de présenter et de voter un TRMD alternatif sans les groupes de niveau (modèle de tableur sur le site du SNES-FSU). Certain·es chef·fes d’établissement exaspéré·es ont prévu de ne pas organiser  les regroupements sur la totalité de l’horaire de mathématiques et de français. Dans tous les cas, il est crucial de communiquer avec les parents élus afin de voter majoritairement contre ce projet ruinant le collège unique. Le SNES-FSU propose sur son site une lettre d’information aux familles. Si le CA a voté contre le TRMD de l’administration, une seconde session est réunie. Là encore il est important d’accompagner d’une motion explicative le vote contre.

Le SNES-FSU appelle aussi à signer la pétition intersyndicale contre le « Choc des savoirs » et à s’inscrire dans la durée d’un plan d’action au printemps.

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