Les 60 000 emplois budgétaires sont effectivement prévus sur le papier, à l’unité près (en intégrant opportunément 2150 emplois d’AED sur 2016 jusqu’alors jamais comptabilisés).

Concernant les enseignants, une partie de ces emplois étant destinés à financer la formation, les 45 000 emplois prévus sur le quinquennat (pour les premier et second degré publics) se traduisent en fait par 33 600 postes supplémentaires à implanter sur le terrain.

Après les 70 000 suppressions du quinquennat précédent et alors que la démographie est en hausse constante depuis 5 ans dans le second degré, ces moyens s’avèrent très insuffisants pour prendre en charge correctement les élèves et étudiants des collèges et des lycées.
A titre d’exemple, la part des classes de lycées du public comptant de 35 à 39 élèves est passée de 25% à 41% entre 2012 et 2015, la moyenne du nombre d’élèves par classe passant de 28,3 à 30.

Il faut ajouter qu’un nombre important des postes créés n’ont pas été implantés dans les académies du fait de la crise du recrutement particulièrement vive dans certaines disciplines (43% des postes au concours non pourvus en allemand, 54% en lettres classiques, 26,5% en maths par exemple).

De ce fait près du quart des emplois supplémentaires prévus entre 2013 et 2015 n’a pas été pourvu (d’après les rapports de la Cour des Comptes sur les budgets déjà exécutés) et l’écart entre le nombre total d’emplois prévus et la réalisation, se creuse d’année en année.
On ne peut qu’être sceptique sur la capacité à faire mieux en 2017. Qu’adviendra-t-il des 4 400 nouveaux emplois prévus pour le second degré alors que, mis à part le rétablissement de la formation, les mesures pour rendre le métier attractif n’ont pas été prises ?

Dans ce contexte, annoncer à l’unité près que l’objectif est atteint frise le ridicule pré-électoral.