Le Président de la République, le Premier Ministre et la Ministre de l’Éducation nationale ont réaffirmé publiquement hier et aujourd’hui l’importance de la transmission des valeurs de la République, ainsi que leur confiance envers les enseignants. Le SNES-FSU salue ce soutien aux personnels de l’Éducation nationale, fortement sollicités dans la période. Il approuve la réaffirmation de l’importance de la laïcité et attend qu’elle soit concrètement défendue et portée à tous les échelon du système éducatif.

Tout en rappelant que «le temps de l’éducation n’est pas celui de l’immédiat» et qu’il faut laisser du temps au débat avec la communauté éducative avant de prendre des décisions, la Ministre propose déjà un catalogue de mesures. Elles devraient permettre « une grande mobilisation de l’école pour les valeurs de la République ». Ce sont pour la plupart des dispositifs qui existent déjà et ne sont que réactivés pour la circonstance. Cette approche n’aura que peu d’effets dans les collèges et les lycées.

Les personnels ont montré ces dernières semaines leur implication. Ils ont répondu présents avec courage le jeudi 8 janvier. Il ont régulièrement fait entendre ces dernières années combien il est difficile d’enseigner dans des classes sans mixité scolaire ni sociale, aux effectifs en hausse, avec une vie scolaire dépourvue de moyens. Ils se sont aussi mobilisés depuis décembre pour demander que la nouvelle carte de l’éducation prioritaire soit ajustée aux besoins du terrain et non figée arbitrairement.
Ils préparent actuellement la rentrée 2015, dont on sait déjà que les moyens supplémentaires en enseignants ne couvriront pas l’augmentation du nombre d’élèves. Ils ont perdu en pouvoir d’achat deux mois de salaires en dix ans.

Défendre les valeurs de la République laïque, l’égalité, la liberté, la fraternité, est une nécessité. Mais il faudrait commencer par pouvoir les vivre dans les collèges et les lycées. Le discours incantatoire sur la restauration de l’autorité restera sans effet si l’on n’installe pas au quotidien les conditions d’un travail serein. Le SNES-FSU attend un travail sur la carte scolaire et la mixité sociale, des propositions de formation initiale et continue en adéquation avec les besoins et les attentes des personnels, une revalorisation financière des professions de l’éducation.