Dans un curieux retournement dont seul la sémantique a le secret, le ministère n’a cessé d’affirmer que le nouveau bac ne remettait pas en cause la dimension nationale de l’examen. Recours à une Banque nationale de sujets (en insistant bien sur l’adjectif), harmonisation académique, les discours officiels ont le mérite de la constance. Mais les faits sont têtus. Comment croire que le bac reste un diplôme national quand l’organisation des E3C est entièrement renvoyée au local ? Le SNES-FSU dénonce depuis des mois le caractère inégalitaire du bac Blanquer : les professeurs ne sont pas ces indécrottables conservateurs attachés au baccalauréat comme une moule à son rocher, mais bien des personnels attachés à la réussite de leurs élèves, concepteurs de leur métier, qui ont très bien perçu les dangers d’un bac local.

Les témoignages édifiants

Le déroulement des épreuves a confirmé toutes nos craintes. Les témoignages recueillis par le SNES-FSU sont édifiants. Très rapidement, des sujets ont circulé sur les réseaux sociaux, certains élèves reconstituant même une banque de sujets qui n’avait pas grand-chose à envier à la BNS officielle… Les conditions de surveillance ont été très inégales : ici un surveillant par salle, là deux, et ailleurs… aucun ! En maths, la gestion de la calculatrice en mode examen s’est faite selon des interprétations très locales « les élèves ont composé 2 heures avec calculatrice sans passage, ni vérification du mode examen, même la partie de 20 minutes sans calculatrice a été réalisée avec calculatrice et rendue à la fin de l’épreuve au lieu de la fin des 20 minutes » (académie de Rouen) ou « selon la salle de composition, calculatrice en mode examen. Ou pas. Donc on peut tricher. Ou pas » (académie de Toulouse). L’épreuve de langue vivante n’est pas en reste avec ses multiples problèmes à l’occasion de la compréhension orale. Et si certains élèves étaient dans une configuration examen (un élève par table, deux surveillants), des modalités d’organisation pour le moins originales ont vu le jour « 105 élèves dans une même salle, d’autres au coude à coude car rassemblement de deux salles en une » (académie de Lyon), « les élèves ont composé dans une salle dans laquelle les tables étaient agencées en U, favorisant la proximité entre les candidats et donc la fraude » (académie de Versailles).

Les ruptures d’égalités sont évidentes. Plus grand monde ne croit au caractère national du bac Blanquer. C’est une première victoire après des mois d’une communication ministérielle très offensive. Renforcée par cet épisode, la lutte continue pour des épreuves nationales, terminales et anonymes !

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