Celle-ci n’y échappe pas, les difficultés connues par les salariés conduisant même à exacerber les attaques, tactique bien connue de division. Ainsi, dans la pré-campagne menée par les candidats à la primaire de droite, rivaliset- on dans les annonces de suppressions de postes, entre 300 et 600 000, les attaques contre le statut, le régime de retraite des fonctionnaires, leur temps de travail. Les candidats à la primaire de droite ne reculent devant aucun propos démagogique, aucune contre-vérité même flagrante.

QUELQUES VÉRITÉS BONNES À DIRE
La FSU et ses syndicats ont décidé, face à ces discours dangereux pour notre pays, de s’adresser aux agents de la Fonction publique mais aussi de rappeler quelques réalités sur le sens de l’action des agents de la Fonction publique, sur leurs conditions de travail et de rémunération, le poids de la précarité frappant un agent sur cinq.

« Le statut de la fonction publique n’est plus adapté au monde tel qu’il va et surtout n’est plus justifiable compte tenu des missions. » […] « On va progressivement entrer dans une zone – on y est déjà d’ailleurs – où la justification d’avoir un emploi à vie garanti sur des missions qui ne le justifient plus sera de moins en moins défendable. »
Emmanuel Macron

La campagne menée pour la revalorisation salariale a mis au jour les pertes de pouvoir d’achat des fonctionnaires, victimes de 5 ans de gel de la valeur du point d’indice tandis qu’augmentaient les cotisations pour la retraite. Les études menées sur le temps de travail rappellent que les fonctionnaires sont plus nombreux que les autres salariés à devoir travailler le dimanche, le soir ou les jours fériés, conformément aux exigences de continuité du service public, et que cela peut amener à des compensations, ce qui n’est pas synonyme d’un temps de travail réduit.
Quant aux retraites, la comparaison des régimes montre qu’avantages et désavantages s’équilibrent entre privé et public. La question à laquelle aucun candidat ne s’aventure à répondre est le devenir des missions actuellement assurées par des fonctionnaires, l’impact sur la qualité du service rendu aux usagers, le coût supporté par ces derniers en cas de transfert au privé de certaines missions. L’Éducation nationale a du mal à surmonter la situation créée par les 80 000 suppressions de postes du quinquennat Sarkozy. Les propos aventureux sur un retour de suppressions massives aboutiraient à créer une nouvelle crise, surtout en période d’expansion démographique, et à décourager définitivement les étudiants d’embrasser nos métiers.

Alors qu’en 2012, le Front National en rajoutait sur la RGPP, trouvant le plan de suppression d’emplois de fonctionnaires trop timide, Marine Le Pen est remarquablement muette sur la question. À peine l’entend-on réclamer plus de policiers, prenant bien soin, dans sa tentative de séduction des agents de la Fonction publique, de ne pas être plus précise. Nous saurons être vigilants et nous souvenir des demandes successives d’interdiction des syndicats de fonctionnaires formulées par le parti frontiste.

JUPPÉ, SARKOZY, FILLON : HARO SUR LA FONCTION PUBLIQUE
Moins de fonctionnaires : l’accord est total. Pour Alain Juppé comme pour Nicolas Sarkozy, il faut supprimer 300 000 postes de fonctionnaires. François Fillon, pas en mal de surenchère, en voit 600 000 « de trop ». Aucun ne cible une mission ou une Fonction publique particulière, sauf Alain Juppé qui privatiserait bien l’examen du permis de conduire…
Du côté du temps de travail, tous d’accord pour l’augmenter. Alain Juppé ne chiffre pas la hausse, mais elle doit compenser les suppressions d’emplois. 37 heures payées 37 pour Nicolas Sarkozy et François Fillon qui n’en finit pas de « passer la Fonction publique à la paille de fer » (sic). Le tarif, c’est 39 heures sans augmentation de salaire.
Alain Juppé comme Nicolas Sarkozy défendent tous les deux l’alignement des régimes de retraite du public et du privé et, donc, le calcul de la pension sur les 25 meilleures années plutôt que les six derniers mois. Le premier prône un allongement pour tous à 65 ans, le deuxième se contenterait de 64… dans un premier temps.
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