Le gouvernement s’engage dans une vaste réforme de l’enseignement professionnel initial, de l’apprentissage et de l’assurance chômage. Le projet de loi « pour la liberté de choisir son avenir professionnel », présenté au Conseil des ministres du 27 avril, fait l’objet d’une procédure accélérée…

Les formations qui seront proposées doivent répondre à l’impératif d’employabilité et de réemployabilité immédiate faisant appel à des « compétences » réduites, qu’importe donc si ces formations ne débouchent pas toutes sur un diplôme. Ce sera certainement le cas pour le « préapprentissage », dès 15 ans, au mépris de la scolarité obligatoire à 16 ans, dont on prévoit le développement prioritairement dans les CFA, construit autour de l’acquisition de compétences comportementales au détriment d’une acquisition solide de savoirs généraux et professionnels.

Un apprentissage au rabais

L’âge des apprentis est repoussé à 29 ans, la durée minimale des contrats est réduite à six mois contre un an actuellement, la dimension « formation initiale » de l’apprentissage fortement remise en cause. Le risque d’un effet d’aubaine pour les entreprises qui préféreront signer des contrats d’apprentissage, avec une formation très réduite, plutôt que des contrats de travail est grand.
La durée légale hebdomadaire de travail pour les apprentis, même mineurs, passe de 35 à 40 heures maximum et ces derniers ne pourront plus saisir les prud’hommes en cas de rupture de contrat – mesure qui répond explicitement à une exigence du MEDEF.

Dérégulation de l’offre de formations

Les Régions perdent le pilotage de l’offre de formation en apprentissage au profit des branches professionnelles. Dorénavant financés aux nombres de contrats, les CFA à faibles effectifs sont menacés de fermeture. En contrepartie, ils sont autorisés à ouvrir des formations par apprentissage sans tenir compte de leur proximité avec les lycées professionnels, ce qui ne peut que renforcer la concurrence entre les deux voies.

Sigrid Gérardin, cosecrétaire générale du SNUEP-FSU

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