Les programmes de Seconde et Première, comme le programme national d’œuvres, dessinent une discipline passéiste et élitiste, assorties d’une épreuve d’EAF peu innovante.

Privilégier la lecture d’œuvres complètes (expliquées ou cursives) à celle d’extraits peut sembler ambitieux, valorisant la culture littéraire. Mais le fossé déjà grand entre la Troisième et la Seconde, entre le DNB et le bac, devient gouffre. Quels élèves liront huit œuvres intégrales par an ? En Première, quatre sont à « choisir » dans une courte liste d’œuvres longues et complexes. La littérature contemporaine est oubliée comme si rien de valable n’avait été écrit depuis un demi-siècle.

Parution tardive

Les modalités d’épreuves ne sont pas plus innovantes. Leur parution au BO, imminente, est bien trop tardive pour une préparation des élèves de Seconde.

Les élèves de la voie générale auraient le choix entre dissertation sur œuvre ou commentaire, en 4 heures. En voie technologique une contraction de texte et un essai remplaceraient la dissertation. L’oral reposerait sur un nombre excessif d’explications de textes à mémoriser (24 en voie générale, 16 en voie technologique), une question de grammaire mal définie et un entretien sur une œuvre choisie par l’élève. Face à ces épreuves peu accessibles, l’on demandera assurément aux examinateurs d’être indulgents ! Quelle autre solution au quotidien qu’une accumulation fastidieuse d’explications de textes en cours magistral afin de garder du temps pour préparer l’écrit ?

En outre, ces nouveaux programmes mettent gravement à mal la liberté pédagogique de l’enseignant. Ils témoignent d’une conception passéiste de la littérature, illustration d’une histoire littéraire aseptisée, à l’opposé du projet du SNES-FSU : une discipline ouverte sur son temps, à même de former des futurs citoyens capables de penser et de transformer le monde, participant à une culture commune exigeante. Le SNES-FSU propose aux collègues de revendiquer le respect de la liberté pédagogique et l’abandon de ce programme inadapté, en signant une pétition à renvoyer à l’inspection ( voir site du SNES-FSU, rubrique Lettres ).

Magali Espinasse

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