La loi « pour une école de la confiance » a en effet créé des EPLEI (1) qui sélectionneront des élèves bilingues triés sur le volet. L’éducation prioritaire est suspendue aux préconisations du rapport Azéma-Mathiot, toujours non publié à ce jour. Si elles sont mises en œuvre, elles donneront le « la » à une éducation prioritaire réduite nationalement à sa vitrine « REP+ », tandis que la carte des REP serait gérée par les académies et donc vouée à se résorber à bas bruit.

En parallèle, une liste de 80 « cités éducatives » a été annoncée pour la rentrée 2019 dans des quartiers politiques de la ville, sans que leurs enseignants soient vraiment concertés et informés de l’impact sur leur travail. Le principal de collège devrait y piloter les écoles du réseau, ainsi que les associations et lieux culturels. Ces « cités » doivent devenir un lieu de développement de l’apprentissage.

Concomitamment, la Troisième « prépa-métiers » remplace la Troisième « prépa-pro », or cette nouvelle formule est régressive et vise à aiguiller davantage les élèves vers l’apprentissage dont les méfaits sont bien connus pour cette tranche d’âge (discrimination, etc…).

S’il n’avait été supprimé de la loi Blanquer par les sénateurs, le cadre réglementaire de l’EPLESF(2) aurait parfaitement convenu à ces « cités éducatives » tout comme à de « petits » collèges ruraux. Cependant le ministère n’a pas dit son dernier mot sur la question puisqu’il a publié deux rapports des inspections générales(3) favorables aux expérimentations d’« écoles du socle » déjà existantes. Le premier expose les réticences des personnels, notamment des professeurs de collège à qui l’on demande parfois d’enseigner à l’école primaire et sur des champs disciplinaires plus larges que les leurs. Il préconise tout de même un cadre réglementaire, tel celui des EPLESF, qui faciliterait leur fonctionnement. Le rapport sur la gouvernance du premier degré est quant à lui enthousiaste, appelant à la « création d’un corps unique de professeurs de l’école du socle », ce qui en dit long sur la volonté de développer les échanges de service primaire-collège et la polyvalence des professeurs de collège.

Enfin, il faudra exercer les missions des Psy-En en empiétant sur les horaires d’enseignements pour accompagner à l’orientation les élèves de Quatrième (12 heures) et de Troisième (36 heures). Le rôle du professeur principal s’alourdit encore, d’autant plus que la réforme du lycée génère un choix d’orientation de plus en plus stratégique.

Le SNES-FSU dénonce ce nouveau détricotage du collège pour toutes et tous et demande les moyens nécessaires pour faire réussir les élèves.

(1) Établissements publics locaux d’enseignement international
(2) Établissements publics locaux d’enseignement des savoirs fondamentaux
(3) rapport du GEE sur les expérimentations des écoles du socle » (A Burban et H Schmidt) et rapport sur « la gouvernance du premier degré » (H Schmidt et M Weltzer)

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