Le Conseil supérieur de l’éducation (CSE) du 12 mars a donné un avis favorable au projet de décret instituant le nouveau Socle commun de connaissances, de compétences et de culture, par 38 voix pour, 7 voix contre et 16 abstentions.
L’UNSA, la CFDT, la FCPE se sont prononcées pour, la CGT, Solidaire, FO et le Snalc contre, pour des raisons différentes : la CGT a expliqué par exemple que le socle parlait d’un « élève idéal » qui est aussi l’argument de l’UNSA et du SGEN, tandis que FO n’a présenté aucun amendement et a refusé de voter ceux qui étaient soumis, la FSU s’est abstenue. Les débats ont été longs, la FSU ayant déposé 8 amendements, que le SNES avait complété par 9 autres. Les principaux points de débat ont porté sur la question de l’évaluation, la place de la culture commune et sur certaines formulations des domaines 2 (Les méthodes et les outils pour apprendre) et 3 (La formation de la personne et du citoyen).

Le socle commun de connaissances de compétences et de culture marque une rupture avec le socle de 2005 : il construit une culture scolaire commune en vue de la poursuite des études et non un ensemble de compétences utilitaristes visant une employabilité. Le projet de culture commune porté par le SNES et la FSU est ainsi reconnu dans le code de l’éducation, ainsi que la conception d’un socle « programme des programmes », chapeau général, donnant un cadre cohérent aux contenus d’apprentissages du CP à la Troisième, et permettant de construire les programmes.
Le CSE a repoussé très largement un amendement du SNALC (1 voix pour) qui organisait le socle en 3 domaines : pôle humaniste, pôle scientifique, pôle transversal.

Le point noir du texte concerne l’évaluation des élèves. Le ministère avait accepté avant la séance de rajouter le mot « connaissances » dans l’article 3 qui fixe les bases sur lesquelles les acquis des élèves sont évalués. Il a fait le choix de présenter dans le décret un rappel de la loi : « le DNB atteste de la maîtrise du socle commun », ce qui est un point positif, et une des propositions du Conseil supérieur des programmes « l’acquisition et la maîtrise de chacun de ces domaines et, pour le premier, de chacune de ses composantes, ne peuvent être compensée par celle d’un ou d’une autre ».
Or le principe de non compensation est fort et n’a jamais été discuté. Il aurait mérité d’être débattu en même temps qu’un texte plus complet sur l’évaluation des élèves. Le SNES a demandé par amendement le retrait de ce point du texte, de façon à ce que le temps du débat soit pris, le décret sur l’évaluation n’ayant pas encore été soumis à consultation. L’amendement a été repoussé par le CSE. Dans sa présentation la ministre a clairement indiqué l’abandon « de la logique du LPC », ce qui est une avancée obtenue par l’action continue du SNES avec les personnels depuis 7 ans.
Par ailleurs, le SNES a regretté que n’ait pas été donné d’exemple de programme disciplinaire rédigé à l’aune du nouveau socle, ce qui aurait donné plus de lisibilité au texte.

Les étapes suivantes seront donc les débats sur l’évaluation des élèves et sur la réforme du collège, sur lesquelles le CSE devrait se prononcer le 10 avril. Les programmes disciplinaires seront en consultation à la même époque et jusqu’au 26 mai.
Il s’agira selon le CSP de « prototypes », qui seront susceptibles de beaucoup évoluer en fonction des remontées de la consultation. Nous avons donc tout intérêt à ce que les collègues se saisissent de la consultation sur laquelle nous n’avons aujourd’hui aucune précision concernant ses modalités.
L’examen des projets de programmes en CSE est repoussé à septembre 2015 pour permettre au CSP de prendre en compte la consultation de la profession.
Le SNES continuera d’agir et de faire pression que ce soit pleinement reconnu la place des enseignements disciplinaires dans chacun des domaines du socle et dans la validation du socle.

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