Depuis un an, le SNES-FSU alerte sur les effets catastrophiques des réformes du lycée et du bac.

Le ministre ne répond aux alertes que par une communication mensongère. Halte à l’intox ! Le ministère affiche un projet de lycée « à la carte » où règne le libre choix des enseignements. En même temps, l’enseignement supérieur rivalise d’imagination pour détailler les futurs parcours exigibles, sans pour autant dévoiler complètement les règles à géométrie variable du jeu de la sélection. En pratique, tous les assemblages de spécialités ne seront pas possibles, pour des raisons de structure, d’offre restreinte d’enseignements et d’organisation des emplois du temps.

Lycée des possibles… ou des impasses ?

La question se pose avec acuité pour les mathématiques, seul enseignement attendu dans la presque totalité des formations supérieures tout en étant absent du tronc commun de la voie générale. Le ministre et le député mathématicien Cédric Villani peuvent jurer à longueur d’interview ou « capsules » publicitaires qu’il y en a, les faits sont têtus ! L’enseignement scientifique pour tous contient essentiellement des SVT et de la physique-chimie. Il ne sera dispensé par des professeurs de mathématiques qu’à la marge et surtout, malgré son aspect pluridisciplinaire, probablement évalué par un seul enseignant. Il ne reste dans ce nouveau lycée général qu’une spécialité mathématiques à un niveau tel qu’elle sera réservée aux élèves scientifiques, qui bénéficieront ainsi du plus large choix de poursuite d’études. Pour les autres, le « pas de maths  » se traduira inévitablement par la réduction du champ des possibles. Quant aux options de Terminale, que les mathématiques soient « expertes » ou « complémentaires », on voit mal comment ces enseignements pour quelques-uns, au financement aléatoire, pourront compenser la disparition de mathématiques pensées pour le plus grand nombre des élèves.

Le choc de complexification

Dans la même veine, même si le ministre prétend encore simplifier l’examen, les nouvelles épreuves locales de baccalauréat confirment la bureaucratisation extrême de la procédure. Les actuelles épreuves ponctuelles sont démultipliées sur les trois sessions d’épreuves communes de contrôle continu. Une note de service est en préparation et les sujets zéro sont promis pour le mois qui vient.

C’est bien entre 20 et 25 épreuves au minimum que les élèves devront passer sur le cycle terminal, la plupart organisées localement, à charge pour les enseignants de choisir les sujets parmi ceux de la banque nationale et au lycée de numériser les copies dans le cadre de la dématérialisation des corrections. Une commission d’harmonisation académique doit se réunir à chaque session pour valider les notes attribuées localement. Pour chaque élément de la cam­pagne de communication ministérielle, la règle de l’intox se vérifie. La liberté de choix, la diversité de l’offre de formation, l’accompagnement personnalisé… Plus le ministre en parle, moins ça existe !

Claire Guéville

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