Alors que les discours ministériels martèlent inlassablement la liberté de choix des élèves, sur le terrain, la contrainte des emplois du temps et le manque de moyens obligent partout à restreindre ce choix des spécialités.

Alors que le ministre développe sur tous les tons le dogme de la liberté de choix, les élèves de Seconde sont rattrapés par la réalité à mesure que se rapprochent les conseils de classes du dernier trimestre. Ici, on découvre déjà que certaines spécialités pourtant affichées seraient sacrifiées sur l’autel de la pénurie de moyens, les combinaisons concernées ne regroupant que trop peu d’élèves ; là on restreint les possibilités de combinaisons à un répertoire imposé d’une dizaine et ailleurs, on les élargit à la trentaine. Parfois même, on avertit qu’il faut hiérarchiser les vœux, l’ordre devenant déterminant dans la formation des groupes.

Des règles variables

Malheur à celui qui n’est pas inscrit au bon endroit ! Pourra-t-il changer d’établissement ? Rien n’est moins sûr car c’est en fonction des places disponibles et au risque de se trouver dans un lycée très éloigné, « sans possibilité de retour », va jusqu’à affirmer un proviseur de Chelles dans une note aux parents. Une chose est certaine le champ des possibles est à géométrie variable… Et se réduit.

Des combinaisons de choix interdites

On avertit parfois de l’incompatibilité de certains assemblages ou au contraire, on les impose. « Au vu des compétences nécessaires et des effectifs prévisionnels, les spécialités physique-chimie et NSI ne pourront être proposées sans mathématiques » est-il précisé dans un courrier d’un proviseur aux parents. Par ailleurs, le cumul de deux spécialités linguistiques est considéré partout comme interdit mais on découvre que c’est parfois possible ! Grâce à la mobilisation locale des enseignants, le SNES-FSU a en effet pu obtenir la mise en œuvre d’une expérimentation pour trois ans dans l’académie de Rennes, autorisant le cumul de spécialités linguistiques étrangères et régionales.

Le rapport de force local peut parfois avoir raison de cette réforme. C’est une bonne chose. Et cela démontre qu’il est urgent de l’abandonner.

Claire Guéville

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