Poussée démographique insuffisamment prise en compte, nouveaux dispositifs contestables concernant le redoublement et les redoublants, aucune remise en cause des réformes Darcos-Chatel… Autant de facteurs pour une rentrée difficile, autant de raisons de réussir la grève du 8 septembre.

Les tensions liées à la poussée démographique sont accentuées en cette rentrée par des dispositifs nouveaux qui nuisent à l’organisation des enseignements comme à la réussite des élèves. Les nouvelles modalités d’orientation des élèves posent en effet les bases d’une transformation profonde du lycée dont le ministère semble minimiser les effets faute de pouvoir les anticiper.

LES LEURRES DE LA FIN DU REDOUBLEMENT

On assiste à la multiplication des orientations mal pensées pour des élèves déjà en grande difficulté scolaire, le redoublement étant désormais devenu quasi impossible. Aucun moyen particulier n’a été attribué pour en assurer la prise en charge dans des classes déjà très chargées. Cette mesure impacte tout particulièrement la série STMG, déjà fragilisée. On annonce dans certaines académies des ouvertures précipitées de divisions. Les conditions d’enseignement et d’études vont en pâtir d’autant plus que les enseignants d’éco-gestion sont déjà trop peu nombreux.

LYCÉE AU RABAIS POUR LES REDOUBLANTS EN TERMINALE ?

Dans la même ligne, le droit au redoublement dans l’établissement d’origine en cas d’échec au bac, associé aux « modalités adaptées de parcours » pour les élèves qui choisissent de conserver leurs notes supérieures à 10, ouvrent la voie à toutes les expérimentations pour masquer le manque de places en Terminale. Certes, les élèves seront bien inscrits sur le papier dans le lycée d’origine mais, dans certaines académies (Versailles, Créteil, Nice…), ils devront suivre les cours pour préparer les épreuves qui leur restent dans des dispositifs relevant de la lutte contre le décrochage scolaire ou bien dans d’autres établissements. Comment penser pouvoir préparer correctement des lycéens à une poursuite d’étude après le bac dans de telles conditions ?

RÉFORME DE 2010 ? ÇA DOIT CHANGER !

Alors que la synthèse du bilan mené l’année dernière est en cours, le ministère semble persister dans sa volonté de ne pas toucher à l’économie de la réforme Châtel. Il a évacué d’emblée les conséquences de l’augmentation des effectifs par classe sur les conditions d’enseignement et d’études. Que penser d’un tel bilan qui oublie qu’une réforme du lycée s’évalue d’abord à l’aune de la réussite des élèves dans l’enseignement supérieur ?

Dans ce contexte, le SNES-FSU continue d’exiger :
• dans un premier temps, les ouvertures de classe nécessaires à la prise en charge de tous les élèves ;
• une organisation des enseignements qui brise les logiques d’une autonomie, réponse à la pénurie de moyens, pour bâtir un lycée réellement ambitieux pour tous !

Claire Guéville

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