main_pate.jpgC’est une association à but non lucratif de scientifiques indépendants des gouvernements qui met en œuvre cette enquête comparative : l’IEA. Passons outre le défaut habituel qui consiste à comparer des pays et des provinces, ce qui pose un réel problème de fond. Cette fois, c’est Singapour, en tête de TIMSS et de PISA qui nous est montré en exemple, mais peut-on comparer réellement les moyens mis en œuvre par une ville-État et par un pays de 66 millions d’habitants?

Pourtant, cherchons les enseignements que l’on peut tirer de TIMSS4. Les élèves ont fait maigre récolte: en moyenne 487 points en sciences alors que la moyenne se situe à 500 points. À vrai dire, les professeurs de Sciences-Physiques ne sont guère surpris par ces résultats. De longue date, ils ont eu l’habitude d’ouvrir les élèves de 5ème aux horizons nouveaux de leur discipline. L’arrivée de l’association « La main à la pâte » à l’école primaire avec ses démarches d’investigation livrées en kit aux professeurs des écoles devait être la panacée et essaimer le goût des sciences à travers l’enseignement élémentaire. Qu’en est-il réellement ? C’est le complément de l’enquête TIMSS, menée auprès des professeurs des écoles, qui nous apporte la réponse.

Ces derniers déclarent le plus souvent qu’ils ont suivi des études consacrées aux humanités et n’ont pas reçu un enseignement scientifique solide. Ils expriment donc leur malaise à enseigner des champs disciplinaires pour lesquels ne sont pas spécialistes, notamment pour aider les élèves en difficulté dans leurs apprentissages. Ainsi TIMSS4 pointe-t-il l’insuffisance des formations initiales et continues de professeurs d’école en sciences et en didactique des sciences.

Et quand le temps manque, c’est logiquement le programme de sciences sur lequel sont faites des impasses. Les élèves de CM1 ont suivi moins d’heures de sciences que leurs contemporains à travers le monde.

Va-t-on alors s’entêter à globaliser les horaires et programmes de sciences en 6e ? À quoi bon développer le même malaise chez les professeurs de Sciences-Physiques de collège en les incitant à enseigner des disciplines qu’ils ne maîtrisent pas, qu’ils ont cessé d’étudier depuis la terminale pour les SVT et la 3e pour la technologie ? La seule finalité d’un tel choix n’est pas l’intérêt de l’élève mais de rendre plus souple la gestion des ressources humaines. On chercherait à dégrader les résultats des élèves en sciences qu’on ne s’y prendrait pas autrement. A suivre…


Vos questions
Le Snes défend les droits individuels et collectifs. Vos représentants vous répondent, vous conseillent et vous accompagnent.
Accès à la FAQ

Vous ne trouvez pas votre réponse, posez-nous votre question