Dénoncer le bac comme un examen trop coûteux, trop lourd et inutile est devenu un rituel que vient alimenter la liste souvent longue de dysfonctionnements dans l’organisation, les erreurs dans les sujets et les incohérences dans les corrections …

Pourtant, on aurait bien tort de s’arrêter aux critiques récurrentes, car le premier grade universitaire garde tout son sens ! C’est ce que le dernier rapport du CNESCO vient fort opportunément rappeler.

Le modèle français du bac est devenu dominant dans les pays de l’OCDE. En 20 ans, le nombre de pays organisant un examen national à la fin du secondaire a quasiment double. Sur les 37 pays de l’OCDE, 27 ont un examen final, soit plus de deux tiers d’entre eux.

Un modèle reconnu

Le bac n’est donc pas une exception française, contrairement aux poncifs complaisamment relayés par la presse et, dernièrement, par le think tank Terra Nova. En effet, si au milieu des années quatre-vingt-dix, la très grande majorité des pays laissait aux établissements la possibilité de délivrer un titre certificatif « maison » uniquement fondé sur le contrôle continu, il y a désormais consensus : nombreux sont ceux qui considèrent l’examen externe de fin d’études secondaires comme un outil d’évaluation des acquisitions réelles des élèves, sur la base de critères harmonisés à l’échelle nationale. Mieux encore, il est reconnu que des examens standardisés ont des effets bénéfiques sur les apprentissages des élèves et diminueraient significativement les inégalités sociales. Il est alors singulièrement paradoxal de voir en France les épreuves terminales à ce point mises en cause. Certes, cette année encore, il y a le cortège des difficultés en matière d’organisation des corrections et oraux. Il y a parfois même des erreurs dans les sujets comme dans celui de la spécialité maths en série S. Plus que jamais, cet examen reste pourtant un outil essentiel de démocratisation de l’accès aux qualifications. Une réflexion générale sur la forme comme la nature des épreuves peut s’imposer, mais à la seule condition d’y associer la profession.

Claire Guéville

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