Les chiffres des propositions d’admission dans le supérieur pour les néobacheliers témoignent du resserrement de l’accès à l’enseignement supérieur.

La note Flash d’octobre du SIES souligne que 92,5 % des lycéens bacheliers ont reçu au moins une proposition cette année contre 95 % l’an dernier. Les taux de propositions baissent pour toutes les séries du bac mais bien plus brutalement pour les bacs pro (79 % contre 86 %). Dans le même temps, le taux de démission explose et s’élève, de 2,3 % à 4,1 %. Les taux de boursiers admis dans le supérieur chutent aussi de presque 1 point.

La politique du déni

Reçu en audience par les représentants des ministères de l’Éducation nationale et de l’Enseignement supérieur, le SNES-FSU a demandé de reconsidérer le fonctionnement de la plateforme compte tenu de l’amplification des mécanismes de discrimination sociale et scolaire. Les ministères se sont au contraire félicités du meilleur accompagnement des élèves, d’un calendrier resserré bien plus efficace et d’une meilleure prise en compte des critères sociaux. Pourtant, c’est près de 60 000 bacheliers qui ont dû passer par les Commissions académiques d’affectation (CAES) dont le fonctionnement est à la fois erratique et peu efficace. Comment trouver des possibilités d’affectation quand les places manquent ?

Des tendances inquiétantes

Les débouchés tendent à se réduire pour les jeunes de la voie technologique. Pour exemple, l’introduction des Instituts de formation en soins infirmiers (IFSI) dans Parcoursup s’est traduite par la réduction des possibilités de poursuite d’études pour les bacheliers ST2S, avec 7 000 admis contre 9 000 auparavant. On assiste en parallèle à une baisse des effectifs en CPGE que la mécanique de la plateforme accentue tout particulièrement dans les classes prépas de proximité, qui se vident au profit d’établissements de centre ville plus « réputés ».

Pour toutes ces raisons, il est urgent de repenser les outils et les logiques de l’affectation dans le supérieur afin de sortir d’un système où la sélection engendre la réduction de l’offre de formations.

Claire Guéville

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