Les projets prévoient des voies générale et technologique déstructurées avec une offre de formation réduite associée à une augmentation des effectifs par classe.

Moins de lycée pour plus d’économies, sur le dos des élèves comme des personnels. Moins de lycée pour davantage de tri social ! Telle est la véritable philosophie de cette réforme.

Les enseignements communs sont les seuls obligatoires et un élève pourra s’y limiter. Les enseignements d’exploration disparaissent et avec eux, méthodes et pratiques scientifiques (MPS), littérature et société, informatique et culture du numérique (ICN), et principes fondamentaux de l’économie et de la gestion (PFEG).

Seconde à 26 heures, comme au collège

Les Sciences économiques et sociales (SES) intègrent le tronc commun avec l’horaire toujours aussi faible de 1 h 30 mais la disparition possible des PFEG laisse planer la menace d’une fusion que l’actuel ministère tenterait d’imposer via les nouveaux programmes. Il apparaît un nouvel enseignement des « sciences numériques » à hauteur d’une seule heure hebdomadaire. Tout le reste est soit facultatif, soit aléatoire.

En Seconde, les élèves peuvent au mieux prendre deux options, l’une en enseignement général. Les options se substituent en fait aux enseignements d’exploration sans les remplacer. Ce sont donc des enseignements obligatoires qui deviennent facultatifs, sans aucune garantie de financement. Latin et grec (LCA) bénéficient du privilège en trompe-l’œil de pouvoir être pris en supplément à tous les niveaux dans le cadre d’une concurrence accrue entre les disciplines.

La baisse des marges horaires va hypothéquer les possibilités de dédoublement. Si l’enveloppe augmente en Seconde, elle diminue pour la plupart des autres niveaux et séries. Elle peut de surcroît être modifiée par le recteur, à la hausse… comme à la baisse. Elle est prévue pour inclure l’accompagnement personnalisé et tous les enseignements facultatifs.

Les séries ont disparu pour laisser la place à des possibilités de parcours fondés sur trois spécialités en Première et deux en Terminale dont les horaires sont fixés respectivement à 4 heures puis 6 heures. Aucun horaire n’est prévu pour préparer le « grand oral », l’heure pour les TPE ayant été purement et simplement supprimée.

Une voie générale pour initiés

Seuls les nouveaux programmes pourront préciser les équilibres en particulier pour les enseignements pluridisciplinaires, à moins que le ministère fasse le choix détestable de laisser les établissements répartir les heures en fonction de la ressource humaine. Les enseignements communs comprennent un « Enseignement scientifique » indéterminé, de deux heures seulement, et les mathématiques réduites à une spécialité peuvent voir leur horaire renforcé par l’option facultative « Maths expertes » en Terminale ou être remplacées par les « Maths complémentaires » quand elles sont abandonnées en fin de Première. Les stratégies individuelles et les attendus de l’ensei­gnement supérieur vont dicter finalement le choix de parcours et faire disparaître à terme tous les enseignements devenus inutiles sur le marché éducatif. Les ­spécialités littéraires, ­artistiques et de sciences humaines n’auraient, dans ce schéma, que peu d’avenir au lycée.

Claire Guéville

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