• Les leurres de la fin du redoublement

Les tensions sont accentuées par des dispositifs nouveaux qui nuisent à l’organisation des enseignements comme à la réussite des élèves. Les conseils de classe de mai 2016 ont eu obligation de proposer une Première générale ou technologique, le « maintien » en Seconde étant désormais interdit sauf à la demande des parents ou en cas de rupture importante des apprentissages (cf décret 2014). On assiste à la multiplication des orientations mal pensées pour des élèves déjà en grande difficulté scolaire. Aucune alternative au redoublement n’a été prévue, aucun moyen particulier n’a été attribué pour assurer la prise en charge de ces élèves qui vont rejoindre des classes déjà très chargées. Cette mesure dont le Ministère n’a pas su ou n’a pas voulu anticiper les effets, impacte tout particulièrement la série STMG, déjà fragilisée. On annonce dans certaines académies des ouvertures précipitées de divisions. Les conditions d’enseignement et d’études vont en pâtir d’autant plus que les enseignants d’éco-gestion sont déjà trop peu nombreux.

  • Lycée au rabais pour les redoublants en Terminale ?

Dans la même veine, le droit au redoublement dans l’établissement d’origine en cas d’échec au bac, qui est une bonne mesure, la conservation des notes supérieures à 10 et les « modalités adaptées de parcours » pour les élèves concernés, mesures que le SNES-FSU contestent, ouvrent la voie à toutes les expérimentations pour masquer le manque de places en Terminale. Certes, les élèves seront bien inscrits sur le papier dans le lycée d’origine mais dans certaines académies (Versailles, Créteil, Nice…) devront suivre les cours pour préparer les épreuves qui leur restent dans des dispositifs relevant de la lutte contre le décrochage scolaire ou bien dans d’autres établissements. Comment penser pouvoir préparer correctement des lycéens à une poursuite d’étude après le bac dans de telles conditions ?
Voir la note de service 2016 pour les modalités de conservation des notes. et ses subtilités… Et le décret 2015 qui l’institue.

  • Réforme de 2010 ? Ça doit changer !

Le ministère a accepté de réduire le poids du contrôle en cours de formation en Seconde professionnelle, et d’alléger le programme de SES en Seconde générale et technologique. Mais alors que les nouvelles modalités d’orientation des élèves posent les bases d’une transformation profonde du lycée, il nous faut obtenir davantage. Pour le moment, alors que la synthèse du bilan mené de janvier à juillet 2016 est en cours, le ministère semble persister dans sa volonté de ne pas toucher à l’économie de la réforme Chatel. Les horaires globalisés pour les langues vivantes et les heures de marge, autrefois dédiées aux effectifs réduits mais qui servent aujourd’hui aussi à financer les options et l’EMC dans la voie technologique ne seront donc pas remis en cause. De même, l’accompagnement personnalisé semble devoir être maintenu en l’état malgré un constat d’échec largement partagé. Tout au plus est évoqué pour l’instant la nécessité d’un pilotage plus important. Les enseignements d’exploration seraient « appréciés positivement » soutient le Ministère tout en précisant que l’offre est limitée à l’échelle d’un établissement et ne permet pas vraiment à l’élève d’éclairer son orientation en Première. Il reconnaît aussi que la réforme n’a pas atteint l’objectif de rééquilibrer voies et séries tout en constatant la fragilisation de la voie technologique. Il semble se satisfaire d’un taux de bacheliers en progrès de plus de 10 points sur 5 ans et croît y discerner la preuve des bienfaits de la réforme. D’emblée, il a pourtant évacué les conséquences de l’augmentation des effectifs par classe sur les conditions d’enseignement et d’études. Que penser d’un tel bilan qui oublie qu’une réforme du lycée s’évalue d’abord à l’aune de la réussite des élèves dans l’enseignement supérieur ?
Bien sûr, les personnels feront tourner les établissements, et les lycéens seront pris au charge de la manière façon possible au regard des conditions qui leur seront faîtes.
Dans un tel contexte, le SNES-FSU continue d’exiger
– dans un premier temps, les ouvertures de classe nécessaires à la prise en charge de tous les élèves ;30199
– une organisation des enseignements qui brise les logiques de l’autonomie réponse à la pénurie de moyens pour bâtir un lycée réellement ambitieux pour tous !

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