Pour ne prendre que les moyens en personnels dans le second degré, le bilan de ce gouvernement est absolument dramatique. Le ministre assume de sacrifier personnels, collégiens et lycéens, dont l’offre de formation, les conditions d’accueil et de travail ne cessent de se détériorer.

En trois ans, ont été supprimés pas moins de 5 690 emplois de professeurs et 600 de personnels administratifs. Il n’y a eu aucune création d’emplois de CPE, d’AED, d’assistants sociaux, de Psy-ÉN, d’infirmiers, de médecins scolaires.

Dans le même temps, collèges et lycées accueillaient près de 100 000 élèves supplémentaires. Cette hausse démographique va se poursuivre dans les années à venir. Pour septembre, le ministère n’a rien trouvé de mieux que de garder en « réserve » 350 emplois et d’en ponctionner 30 pour les missions d’inspection. Ce sont donc, en réalité, 820 emplois supprimés dans les académies à la rentrée 2020. Quand le ministère réinjectera-t-il les 350 emplois et le fera-t-il vraiment ?

Urgence

Avec la crise sanitaire et sociale, ce mépris est d’autant plus insupportable : les besoins éducatifs à la rentrée vont être décuplés pour faire face aux difficultés des élèves, en particulier les plus fragiles. Les conditions de maintien du lien éducatif depuis la mi-mars nécessiteront en septembre des remédiations, des heures d’enseignements, des dispositifs d’accompagnement ne pouvant se réaliser qu’avec des moyens humains supplémentaires.

Le ministre reconnaît d’ailleurs pour partie cette nécessité puisqu’il réinjecte 1 248 emplois dans le premier degré, et c’est heureux, pour les difficultés particulières en milieu rural. Pourquoi collégiens et lycéens ne bénéficient-il pas, eux aussi, de cette attention ? Où seront pris ces emplois pour le premier degré ? Le ministre affirme qu’il ne s’agit en rien de redéploiements. Pourtant, les deux lois de finances rectificatives des 23 mars et 15 avril précisent clairement que « le plafond d’autorisation des emplois de l’État pour 2020 demeure inchangé ».

Ces moyens supplémentaires ne peuvent donc provenir que de redéploiements d’emplois au sein du ministère de l’Éducation ou entre les différentes missions de l’État. À moins que le ministère ne prépare un tour de passe-passe dont il a le secret.

Les personnels sont habitués mais pas vaccinés. Ils se sont vu imposer jusqu’à 2 heures supplémentaires depuis la rentrée 2019. Cette année encore, le ministre prétend compenser, sans conséquence, les suppressions par un recours accru aux heures supplémentaires.

Le SNES-FSU réclame l’attribution immédiate au second degré des 350 emplois «en réserve», un moratoire sur les suppressions et un collectif budgétaire permettant de vraies créations d’emplois dans le service public d’Éducation, afin de faire face aux besoins éducatifs ordinaires comme nouveaux.

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