Le SNES-FSU a fait valoir la vitalité de plusieurs langues régionales et l’enjeu de revitalisation de nombre d’entre elles. Nous avons demandé un élargissement des contenus dans le but de refléter les réalités culturelles et historiques de chaque région :

  • en breton, traiter de la culture bretonne et des enjeux contemporains, notamment le sur-tourisme ou les mutations agricoles ;
  • en occitan, proposer des axes et objets d’étude historiques et que toutes les graphies de l’occitan puissent exister ;
  • en créoles, aborder l’histoire coloniale et les enjeux culturels contemporains ;
  • en catalan, ajouter des périodes historiques (guerre civile, Retirada…) ;
  • en basque, en catalan, mieux mettre en avant le lien transfrontalier ;
  • en corse, proposer des objets d’étude autour de l’identité corse, les enjeux socio-économiques, les droits culturels ;
  • en tahitien, ajouter l’histoire de la Polynésie et ses luttes pour l’identité et le statut de la langue.

Nous avons à nouveau déploré, pour les LVC, la disparition du bonus au baccalauréat et son affaiblissement au DNB, ce qui n’encourage pas les élèves à prendre une langue régionale. Enfin, nous avons proposé une fourchette de niveaux attendus afin de parer au problème de la différence de niveau entre les élèves dont c’est la langue maternelle et les élèves qui apprennent ces langues au cours du secondaire ; proposition rejetée.

L’Inspection Générale (IG) a répondu qu’il n’était pas possible de modifier les axes des programmes à ce stade. Elle a réaffirmé l’importance de respecter la liberté pédagogique des enseignant-es qui ont le champ libre : des objets d’étude de leur choix au sein d’axes larges.

L’IG a en outre rappelé que toutes les avancées actées pour les LVE, que nous avons obtenues grâce au travail acharné et à la pugnacité du SNES-FSU, s’appliqueraient de manière identique aux programmes de langues dites régionales, à savoir notamment, comme nous l’avons demandé :

  • aucun objet d’étude imposé, les détails de ceux proposés par le ministère sont renvoyés aux documents d’accompagnement ;
  • échelonnement de la mise en oeuvre des programmes comme en LVE. Néanmoins, compte tenu de la tardive publication des projets de programmes de LR, le ministère n’est pas certain de pouvoir aligner l’application de ces nouveaux programmes sur ceux de LVE. Il y aura donc bien un échelonnement pour les LVR comme pour les LVE mais sans doute avec un décalage (l’application des nouveaux programmes de LVR pourrait commencer, en sixième et seconde, à la rentrée 2026) ;
  • abandon de la terminologie de l’ouvrage La grammaire du français. Terminologie grammaticale, Ph. Monneret et F. Poli (dir.), Eduscol, qui devait s’appliquer à toutes les langues alors que c’est impossible.

Le SNES-FSU, et les autres organisations syndicales, ainsi que l’institution ont tous déploré l’absence de manuels adaptés pour les langues régionales. Les syndicats ont exprimé leurs fortes inquiétudes face à la surcharge de travail des enseignant-es, exacerbée par le manque de ressources pédagogiques et le problème des classes multi-niveaux.

L’IG a déploré cette situation et a assuré ne pas vouloir qu’elle se propage. Selon elle, l’absence de programmes détaillés pour le gallo et le franco-provençal est due au manque de ressources humaines. De même, il n’a aura tout simplement pas de programme de lycée pour le créole guyanais, faute de concepteurs et conceptrices, selon elle !

L’IG soutient l’idée d’explorer des solutions pour mieux accompagner les enseignant-es dans la création du matériel pédagogique adapté. L’IG a également reconnu que la situation politique a eu un impact direct sur l’écriture des programmes des langues mélanésiennes (à l’arrêt pour le moment).

Le groupe LVER du SNES-FSU va dès à présent envoyer ses amendements précis au ministère.


Vos questions
Le Snes défend les droits individuels et collectifs. Vos représentants vous répondent, vous conseillent et vous accompagnent.
Accès à la FAQ

Vous ne trouvez pas votre réponse, posez-nous votre question