Une annonce brutale

Alors que le BO du 12 janvier présentait diverses circulaires impactant le collège, notamment le cycle 3, le ministère a annoncé par voie de presse la suppression de la technologie en Sixième.

Cette annonce brutale a profondément choqué les professeur·es, sur le fond comme sur la forme. Dans les faits, ce sera une heure (ou plus) amputée à la discipline technologie en Sixième, dans le cadre de l’enseignement globalisé de Sciences et technologie. La répartition de ce bloc de 4h d’enseignement par élève d’enseignement est très variable en fonction des établissements, aussi bien dans la quotité horaire professeur que dans la prise en charge par un ou plusieurs enseignants des 3 disciplines. Cette réduction horaire impacte directement l’enseignement de la technologie et les services des professeur.es de technologie mais aussi dans certains collèges de professeur.es de physique chimie ou de sciences de la Vie et de la Terre qui palliaient le manque de professeurs de technologie par la mise en place d’EIST (risque de cartes scolaires ou de compléments de service).

Certains rectorats font fi de l’arrêté définissant la grille horaire nationale du collège toujours en vigueur à ce jour et produisent des notes de service interprétant les annonces de façon parfois contradictoires. Ils demandent aux chefs d’établissement que les répartitions de service pour la rentrée 2023 se fassent avec 3 heures au lieu de 4. Le renvoi au local est systématique. C’est au chef d’établissement d’organiser les enseignements de sciences et de technologie tout en mettant en œuvre le nouvel accompagnement en mathématiques ou en français. La technologie devient donc une variable d’ajustement bien pratique pour cette transformation de la Sixième à moyens constants. Ainsi, le levier « autonomie » sur l’enseignement obligatoire effectif aura encore plus la part belle, avec des collèges dans un même bassin où les élèves de Sixième pourront avoir de 0 h à 1 h par semaine de technologie en fonction du vivier local d’enseignants et des choix d’établissement. Toujours plus éloigné donc d’une Éducation nationale !

Une nouvelle saisine du ministère auprès du Conseil Supérieur des Programmes enjoint celui-ci à retravailler le programme de sciences et technologie sur l’ensemble du cycle 3 afin d’en supprimer les notions de technologie qui ne pourraient pas être traitées par les professeur·es de SVT et de sciences-physiques ! Ces derniers devraient donc compenser l’absence de professeur·es de technologie en Sixième ! Mais il sera aussi proposé à certains professeur.es de technologie d’enseigner les sciences-physiques et les SVT en Sixième pour consolider leur poste dans un établissement. Il s’agit d’une nouvelle avancée vers une polyvalence imposée et la primarisation du collège.

Dans cette saisine, le ministre précise également qu’il saisira à nouveau et très prochainement de CSP pour qu’il écrive cette fois-ci de nouveaux programmes pour le cycle 4… en sciences et technologie peut-on lire ! Sommes-nous ici mis devant le fait accompli de la disparition des disciplines « physique chimie » et « Sciences de la vie et de la Terre » au cycle 4 au profit d’un nouvel enseignement mutualisé de « sciences et technologie » sous couvert de revalorisation de la technologie ? Les professeur·es de ces trois disciplines ne sont pourtant pas interchangeables !

Qui sera la prochaine « victime »de l’arbitrage ministériel ?

Avec la volonté de revaloriser l’enseignement de la technologie au cycle 4, le ministère laisse dubitatif.

Y aura-t-il vraiment un horaire renforcé en technologie ? Les professeur·es de technologie ne seront-ils pas désigné·es comme les mieux à même d’intervenir dans le dispositif Avenir dès la Cinquième ? Il s’agirait là d’une « demi-journée » par semaine consacrée à la découverte des métiers. Cela relève-t-il vraiment de l’enseignement de la technologie ? Non, il s’agit plutôt là d’un glissement des missions de PsyEn sur les professeur.es concerné·es.

En Sixième, on observe qu’il n’y a pas de volonté de dépasser le plafond de verre des 26 heures d’enseignement pour les élèves. Qu’en sera-t-il en Cinquième ? Le ministère ira-t-il vers une nouvelle « amputation » horaire disciplinaire ?

Il est possible d’agir !

Le SNES-FSU s’y opposera. Il n’est pas acceptable que des mesures Ressources Humaines, et l’objectif constant de supprimer des postes, ainsi que des dispositifs illusoires imposés d’en haut sans concertation, prennent le pas sur le pédagogique.

Aucun texte réglementaire ne permet pour l’heure la suppression de la technologie en Sixième. Votons contre un TRMD non réglementaire en Conseil d’administration « DGH » et faisons nous entendre avec le dépôt de motions comme celle que téléchargeable avec le lien ci-dessous. Le SNES-FSU appelle aussi à signer la pétition des associations disciplinaires de technologie et à interpeller vos élu.es.
Restons vigilant·e·s dans les instances à venir comme les CA « DHG ». et faisons nous entendre avec le dépôt de motions comme celle que téléchargeable avec le lien ci-dessous

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