Quasi-disparition des groupes à effectifs réduits, réduction des horaires dans les séries scientifiques au lycée, augmentation des consignes de sécurité et principe de précaution : les sciences ont-elles un avenir expérimental ?

Faire des sciences nécessite des allers-retours incessants entre théorie et réel pour aboutir à une représentation construite des phénomènes : c’est en initiant aux démarches expérimentales, dont la pratique est partie intégrante de la vie du chercheur, que l’on développe chez les élèves le goût des sciences. On invoque souvent – est-elle bien réelle ? – la « crise des vocations scientifiques ». Pourtant, force est de constater que rien, dans la politique actuelle de l’école, ne semble faciliter la mise en œuvre des pratiques expérimentales.
Expérimenter demande des moyens : des moyens humains pour encadrer des activités pratiques exigeant une grande disponibilité de l’enseignant en termes de pédagogie et de sécurité, et aussi des moyens financiers pour l’équipement des salles de sciences. Or, tout semble fait pour obérer l’avenir des TP : disparition de toute référence à la notion de groupe à effectif réduit dans les programmes des collèges et lycées, et fonte des crédits pédagogiques.
Expérimenter demande aussi du temps. Du temps avec les élèves : il faut prendre à bras-le-corps les programmes et se donner les moyens de trouver un juste équilibre entre acquisition de connaissances et familiarisation avec les démarches scientifiques. Du temps de préparation : le ministère, qui propose dans le cadre des discussions sur le métier de remplacer les décharges par une indemnité, ne répond pas aux réalités de terrain auxquelles les enseignants sont confrontés.

DANS LES CLASSES…

En physique-chimie, la quasi-suppression des groupes au collège et la réduction des horaires en lycée alliées à une moindre cohérence avec l’enseignement de mathématiques rendent problématique la construction systématique de raisonnements rigoureux. En SVT, les réglementations de plus en plus drastiques sur la manipulation du vivant et des produits chimiques ont fait disparaître une grande partie des manipulations du réel au profit « d’expérimentations » virtuelles présentées comme la solution.
Des groupes à effectifs réduits, inscrits dans les grilles horaires nationales sont indispensables, ainsi que des conditions propices à la manipulation du concret dans les pratiques scientifiques.
Le SNES-FSU portera ces exigences auprès du Conseil supérieur des Programmes et des groupes d’experts chargés de l’écriture des nouveaux programmes.

Groupe SVT et groupe physique-chimie
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