Les nouveaux programmes de Sciences économiques et sociales confirment l’orientation des programmes actuels et écartent la discipline de la spécialité Science Po.

Les programmes actuels ne sont pas satisfaisants. Rédigés dans un contexte où les SES faisaient l’objet de nom­breuses attaques de la part du patronat, leur reprochant une approche trop critique de l’entreprise et une présence excessive de la sociologie, qualifiée de « compassionnelle », ils escamotent déjà largement les débats de société au profit d’une présentation très formelle et lisse de mécanismes économiques présentés comme allant de soi.

Sans grande surprise, les nouveaux programmes renforcent cette orientation. Le marché y est omniprésent et l’intervention de l’État présentée de façon seulement accessoire. Du côté de la sociologie, les approches les plus critiques sont absentes, les élèves qui arrêteront les SES en fin de Seconde ou de Première n’auront donc jamais entendu parler de classes sociales, de rapports de domination ou d’inégalités. La recherche du pluralisme ne semble pas avoir été l’objet des préoccupations du Conseil supérieur des programmes (CSP) et du ministère, les débats théoriques traversant la discipline étant évacués et certaines approches largement privilégiées par rapport à d’autres.

Exit science politique

La science politique est une composante des SES, qui fait l’objet d’un enseignement dédié en Terminale ES. On aurait ainsi pu imaginer que la spécialité histoire-géographie-géopolitique-sciences politiques soit conçue pour mobiliser à la fois des enseignants de SES et d’histoire-géo­graphie, avec un partage clair des horaires et des programmes. Il n’en est rien, les enseignants de SES n’y interviendront qu’à la marge, « le cas échéant », essentiellement pour des ajustements de service, et la « science politique » n’est en réalité présente que sur l’étiquette et bien peu dans les programmes.

Si le SNES-FSU ne se rendra pas au simulacre de concertation du ministère (voir article ci-contre), il propose une enquête en ligne sur le projet de programmes de Terminale pour recueillir l’avis de la profession et soumettre des amendements au Conseil supérieur de l’éducation de juillet.

Clarisse Guiraud

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