Madame la Ministre,

Avec l’intersyndicale du second degré, le SNES-FSU a boycotté le CSE du 28 mai, jour de la publication au BO du décret et de l’arrêté cadrant votre réforme du collège. Les personnels se mobilisent demain dans les établissements, et seront de nouveau en grève jeudi 11 juin. Ils demandent de pouvoir mieux faire réussir les élèves, mais contestent les moyens choisis : rupture d’égalité sur le territoire par la modulation et la globalisation des horaires, interdisciplinarité mal pensée, langues vivantes, anciennes et régionales une fois de plus sur la sellette sans vision globale de ces enseignements, sciences et technologie malmenées.
Le SNES demande une autre réforme du collège. Il rappelle qu’il refusera toute discussion sur une circulaire d’application qui serait de fait une façon d’entériner la réforme. Il n’acceptera de discuter que sur des textes réglementaires (décret ou arrêté).
Il rappelle aussi sa demande toujours d’actualité d’un groupe de travail sur les langues vivantes et régionales.

Toujours au collège, il n’est pas possible qu’entrent en vigueur à la rentrée prochaine des textes et programmes dont la version définitive n’est pas connue début juin : EMC, PEAC, PIIODMEP doivent être repoussés à la rentrée 2016, éventuellement ajustés en fonction des programmes des autres disciplines, en cours d’écriture. Faute de quoi, l’empilement de prescriptions produira son effet habituel : des textes inapplicables restent…inappliqués.

Un mot sur la consultation sur les programmes de collège. Elle pose des problèmes techniques : il est possible de la remplir plusieurs fois, mais certains se voient refuser la validation de leur questionnaire. Alors qu’aucune journée banalisée n’est prévue, et que la majorité des corps d’inspection n’en fait aucune publicité, il est possible d’émettre des doutes quant à la validité de cette consultation.

Concernant le lycée, nous attendons toujours un bilan de la réforme. Il ne saurait être question de discuter de nouveaux enseignements d’exploration en Seconde sans avoir d’objectif de transformation pour cette classe, qui fonctionne actuellement mal.

Par ailleurs, nous voudrions vous alerter sur la manière dont se met en place le décret sur le droit au retour en formation. Alors que ce dispositif  est interministériel, les CIO sont les seuls à recevoir les appels transmis par  la plateforme « reviens te former ». La procédure technique retenue dans plusieurs académies ne respecte pas le décret, puisqu’elle revient  à désigner les Conseillers d’orientation-psychologues, comme seuls référents de tous les jeunes entrant dans le dispositif. Les missions locales et les agences de pole emploi sont pourtant également concernées pour les publics dont ils ont la charge. A cette période de l’année scolaire et dans un contexte où les CIO sont déjà très malmenés, ceci n’est pas acceptable. Il faut revoir l’organisation et prévoir d’urgence des moyens supplémentaires.

Le SNES demande d’ailleurs que les GT Métiers qui n’ont pas achevé leurs travaux (COPpsy, CPE et AED)  puissent aboutir très rapidement en prenant en compte les demandes des personnels.

Nous sommes enfin très inquiets des résultats d’admissibilités aux concours externes :
 mathématiques : baisse de 5,1 % des admissibles au CAPES externe alors qu’il y a +15,8% de postes
 lettres classiques : déjà 50,4% (116/230) postes non pourvus
 allemand : 1,7% d’admissibles en moins pour 13,3% de postes en plus.
 lettres modernes : seulement 1,1 admissible par poste
 anglais : seulement 1,2 admissibles par poste
 éducation musicale : 20,6% des admissibles en moins pour 21,2% de postes en plus
Les spots de publicité de type « étoiles dans les yeux » relèvent de la farce face au défi que représente l’enseignement au quotidien. Il est temps de revaloriser nos métiers, enseignants, Copsy, CPE, AED.
Pour finir, nos collègues syndicalistes du collège Bellefontaine de l’académie de Toulouse font actuellement l’objet d’une répression syndicale indigne. Nous vous demandons le maintien de tous ces personnels sur leur poste à la rentrée 2015 et la levée immédiate de toutes les procédures engagées à leur encontre.