Lors de leur présentation au CSE, les projets de programmes proposés ont fait l’objet d’un rejet unanime de la communauté éducative (aucun vote favorable). Le SNES-FSU a porté de nombreux amendements. Malgré cela, ils ont été publiés quasi à l’identique et le ministère est resté sourd aux nombreuses critiques.

Omniprésence du marché

Les programmes actuels de SES ne sont pas satisfaisants. Rédigés dans un contexte où la discipline faisait l’objet de nombreuses attaques de la part du patronat, qui lui reprochait d’avoir un regard trop critique sur l’entreprise et de ne pas suffisamment faire adhérer les élèves aux vertus du marché, ils avaient déjà introduit un changement important, en escamotant les débats de société au profit d’une présentation très formelle et lisse des mécanismes économiques.

Sans grande surprise, les nouveaux programmes de Seconde et de Première poursuivent et renforcent cette fâcheuse orientation. On remarquera en particulier l’omniprésence du marché et la mise en retrait de l’intervention de l’État, qui n’est présentée que de façon accessoire. Les mécanismes du marché sont présentés comme allant de soi et faisant preuve d’une efficacité très peu remise en cause, ce qui conduit à une certaine naturalisation de ce qui n’est pourtant qu’une forme particulière d’organisation économique. Nulle trace non plus des approches les plus critiques dans la partie sociologie des programmes : les élèves n’entendront parler ni de classes sociales, ni d’inégalités, ni de rapports de domination. Les débats théoriques qui traversent la discipline sont donc tout simplement évacués et le choix est clairement fait de privilégier certaines approches plutôt que d’autres.

Projets de Terminale

Apparaissent enfin des questions qui font davantage écho à des débats de société : la mobilité sociale, les outils de lutte contre le chômage, les limites de la croissance, etc. Il est cependant regrettable que les élèves qui auront arrêté les SES en Seconde ou en Première n’entendent jamais parler de ces sujets et se voient imposer à la place un enseignement de microéconomie inutilement technique et ne permettant pas vraiment, comme le promet pourtant le préambule du programme, de « contribuer à la formation civique des élèves grâce à la maîtrise de connaissances qui favorisent la participation au débat public sur les grands enjeux économiques, sociaux et politiques des sociétés contemporaines ».

Les propositions du SNES-FSU

  • La protection de la discipline contre les attaques des lobbies patronaux;
  • Reconstruire des programmes qui partent d’un questionnement sur des objets sociaux, qui permettent le croisement des regards disciplinaires, et qui préservent la possibilité de diversification des méthodes pédagogiques;
  • Diminution de la part de formalisation mathématiques dans le programme de 1ère.
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