LA DEMANDE D’ÉVALUATION EST LÉGITIME

L’ensemble de la nation confie l’éducation publique à des personnels fonctionnaires qui assurent une mission de service public d’État.

– Parce que nous ne sommes pas une profession libérale, l’évaluation du système éducatif passe aussi par une évaluation de celles et ceux qui en assurent le bon fonctionnement. À minima, l’évaluation est alors un contrôle de conformité avec les missions de service public (par exemple : le respect des programmes).

L’évaluation des personnels d’enseignement, d’éducation et d’orientation doit viser aussi à améliorer les pratiques de chacun pour une efficacité plus grande du Service public d’éducation.

Imposer un modèle pédagogique n’a pas de sens pour des personnels qualifiés, concepteurs de leur métier, en permanence en recherche de méthodes adaptées aux publics qu’ils accueillent. L’essentiel de l’évaluation doit donc porter sur l’acte, au contact des élèves, le cœur du métier. L’évaluation administrative doit ainsi rester seconde.

L’ÉVALUATION DOIT CONFORTER LA LIBERTÉ PÉDAGOGIQUE

Les défis actuels de démocratisation de l’école, de l’élévation du niveau de qualification pour les jeunes, rendent nécessaire une évaluation repensée de celles et ceux qui doivent les relever.

Assurer la réussite de tous nécessite la prise en compte de la diversité de nos métiers, un véritable travail d’équipe qui doit s’appuyer sur la liberté pédagogique de chacun, reconnue par la loi et dans les propos ministériels mais trop souvent niée dans les faits.
C’est cette diversité des pratiques pédagogiques, des démarches et des méthodes qui permet aux élèves de construire des connaissances solides. Cette liberté pédagogique ne doit pas être remise en cause par une pression à caractère normatif émanant de la hiérarchie.

Les professeurs ont d’abord besoin de bénéficier de la confiance de l’institution et que cette dernière cesse de leur imposer des tâches qui dénaturent leurs missions fondamentales. L’évaluation doit se fonder sur un regard extérieur et une relation de confiance entre pairs incompatible avec une sanction possible.

ACCOMPAGNER LES PERSONNELS

Sans un accompagnement de l’institution, la liberté pédagogique peut isoler les personnels dans leur classe, dans leur établissement, sur leur territoire et leur faire perdre le sens du Service public qui exige que tous les élèves puissent bénéficier d’enseignements de qualité. L’évaluation telle que nous la concevons doit correspondre aux missions du Service public.

Elle doit permettre un accompagnement de tous les personnels qui le souhaitent, individuellement comme collectivement. Sans obligation, elle doit aider les équipes qui le souhaitent à mettre en place des projets ou améliorer leurs pratiques collectives. L’accompagnement des collègues et des équipes doit déboucher sur une évaluation de ces projets.

Pour remplir ces objectifs, l’évaluation doit être délibérément tournée vers le conseil, afin de permettre un débat serein et sincère entre le professionnel et l’évaluateur sur les différentes manières de faire, sur ce qui fonctionne ou ce qui ne fonctionne pas, sans enjeu de carrière qui viendrait, comme actuellement, fausser la discussion.

ÊTRE RECONNU DANS SON TRAVAIL

La demande est forte d’une reconnaissance de son activité. Il faut pour cela un regard extérieur, de qui connaît bien le métier avec tous ses « empêchements » potentiels, pour pouvoir en discuter. L’évaluation doit permettre d’être conforté, voire rassuré quant à la qualité de son travail, notamment dans le cas d’une activité professionnelle qui est très souvent invisible et où le professionnel peut être bien souvent le plus sévère des évaluateurs sur son propre travail.

Le principe d’accompagnement peut prendre alors tout son sens, se décliner de manière individuelle et collective et permettre de faire émerger les besoins en terme de formation continue en partant des attentes des personnels et des équipes. Trop souvent, la formation se réduit à la vérification d’une bonne compréhension par les personnels des objectifs fixés par l’administration.

Le SNES-FSU exige une augmentation des contingents de formation continue et la réorientation de ces contingents vers des formations qui ne se limitent pas à l’accompagnement des réformes ni aux orientations et besoins institutionnels, mais répondent aux besoins exprimés par les personnels.

Se syndiquer au SNES-FSU, syndiquer de nouveaux collègues, c’est se donner les forces collectives dont nos professions ont besoin pour revaloriser tous les aspects de nos métiers, nos carrières, nos salaires.

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