Comme le SNES-FSU le prévoyait, les élèves regroupé.es dans le niveau dit « faibles » sont celles et ceux qui souffrent davantage. Le rapport évoque un « sentiment fort de dévalorisation » ainsi qu’une « véritable colère ». Dans ce cas, leur posture de refus génère un collectif particulièrement difficile à gérer pour les professeur.es avec, qui plus est, une diversité de difficultés qui amplifie la charge de travail. Ces élèves signalent de fréquentes moqueries à leur égard, leur regroupement étant souvent qualifié « des nuls ». Ces élèves qui souffrent déjà de difficultés scolaires sont stigmatisées, ce qui est violent et risque d’avoir des conséquences à long terme.

Les élèves appartenant aux regroupements des « forts » (ce sont les termes utilisés dans le rapport) font également part d’un stress lié à la pression qu’ils et elles subissent dans un certain nombre d’établissements. Ces regroupements se sont parfois transformés en ersatz de classes préparatoires dont les exigences dépassent les attendus des programmes. Des familles font pression pour que leurs enfants continuent à « performer ». Placer des enfants de 11 à 13 ans dans un système de compétition scolaire pose question. Qui plus est, ces élèves signalent que l’aide qu’ils et elles pouvaient apporter aux camarades plus en difficulté dans des classes hétérogènes leur manque. Vers quelles solidarités se dirige-t-on si leur élan initial est empêché ?

Globalement, quelque soit le niveau de regroupement auquel elles et ils sont assigné.es, les élèves « expriment souvent leur incompréhension face à cette mesure qui génère à leurs yeux beaucoup d’inconvénients et dont ils ne voient pas toujours les aspects positifs. » Elles et ils signalent également les difficultés d’organisation, les confusions et le stress généré par ce dispositif dans lequel les élèves ne savent pas toujours où se rendre et avec quel.les camarades. Le rapport insiste sur le fait qu’elles et ils préfèrent « la classe car ils veulent avoir une unité dans leur vie d’élève. Les changements incessants de camarades et d’ambiance de classe pèsent à beaucoup. » Elles et ils dénoncent également la complexité des emplois du temps, rigidifié par l’impossibilité de déplacer ponctuellement des cours. C’est une perte de repères qui est globalement soulignée alors que l’arrivée au collège est déjà synonyme de grands changements pour les élèves.

Enfin, les élèves n’acceptent pas les différences de traitement, que cela soit dans la charge de travail personnel donné, dans les critères de notation (avec des moyennes au sein d’une classe qui ne reflètent pas le niveau de l’élève par rapport au reste des élèves mais uniquement à celles et ceux de son groupe) ou même l’assignation à un regroupement.

En donnant la parole aux élèves, le rapport des inspecteurs et inspectrices généraux témoigne d’une cohorte d’élèves opposée massivement à cette mesure de la réforme du « Choc des savoirs ». Ce ne sont pas ces nouvelles angoisses et souffrances qui vont permettre d’améliorer ce que le ministère appelle le climat scolaire.

Le SNES-FSU exige donc l’abandon des groupes dits de besoins à la rentrée 2025 pour ne pas sacrifier une nouvelle cohorte d’élèves.


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