Effet d’affichage d’une pseudo-diversité, les choix d’enseignement des élèves vont se heurter à des contraintes techniques, de calendrier ou de structure actuelle des établissements.

« L’ensemble du processus doit permettre d’assurer une large gamme de choix d’enseignements de spécialité. Le sens profond de cette évolution est de développer l’autonomie et la créativité des élèves, facteurs essentiels de réussite au XXI e siècle. » En vérité, tout dans cet échafaudage procède de la contrainte et du déterminisme. Une note de service du 26 septembre dernier ancre ainsi la procédure d’orientation en fin de classe de Seconde dans la doxa de la liberté de choix dont chaque individu pourrait profiter, indépendamment du contexte.

Élèves pris au piège

Les lycées font remonter leurs propositions de spécialités et d’options dans un calendrier très contraint. Pour l’académie de Créteil par exemple, les proviseurs doivent non seulement indiquer les choix d’enseignements, mais aussi les effectifs prévisionnels pour le 4 novembre. Rien que cela !

C’est sur cette base et à l’aune des ressources humaines (sic) existantes que le recteur arbitrera dans la foulée l’offre de formations propre à chaque établissement. Entre les contraintes structurelles et les « attendus » du supérieur, que peut-il rester de la liberté de choix ? Pas grand-chose.

Les établissements dont les structures actuelles en voie générale sont jugées suffisantes – c’est-à-dire ceux qui comptent au moins cinq divisions en Première –, auraient vocation à proposer les sept spécialités principales.

Parcours façon puzzle

Pour les lycées plus petits, il est expressément demandé de proposer un choix tenant compte de l’existant (ressources humaines, locaux, équipements) et de veiller à une cohérence et une complémentarité avec les spécialités proposées par les établissements environnants. Pour enrichir son parcours avec des enseignements jugés « rares », l’élève est sommé d’aller voir ailleurs. Autre lycée pour partie de l’emploi du temps, enseignement à distance, visioconférences dispensées par une future Maison numérique des Humanités dont le ministre vient d’annoncer la création, il s’agit en fait d’afficher une pseudo-diversité dont en réalité bien peu bénéficieront.

Claire Guéville

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