Les failles de la réforme du lycée sont confirmées par un projet de réforme des CPGE qui vise à adapter les classes préparatoires au lycée Blanquer.

La mise en place de spécialités choisies dès la fin de la Seconde risque d’enfermer les élèves dans des parcours cloisonnés compliquant la construction par l’élève d’un parcours post-bac. Pour les CPGE, une spécialisation trop précoce est incompatible avec la palette diversifiée de disciplines qui fait la richesse des prépas. Elle ne peut satisfaire les exigences des écoles d’ingénieurs et de management qui insistent sur l’acquisition d’une culture générale préalable indispensable à des apprentissages plus professionnels.

La réforme du lycée est supposée servir de tremplin vers la réussite dans le supérieur avec un tronc commun censé garantir l’acquisition des savoirs fondamentaux. Mais quand les mathématiques en sont exclues alors que nombre d’attendus des formations de l’enseignement supérieur l’exigent, cette réforme se révèle une formidable machine à trier les futurs étudiants. La réforme du lycée réduit le vivier d’élèves pouvant espérer une intégration dans une CPGE et pour répondre au problème que pose l’abandon d’une spécialité en Terminale, le ministère propose en filière scientifique une remise à niveau en début d’année en mathématiques ou en physique-chimie en piochant dans les heures de colles. Mais qui peut croire que les 6 heures perdues en Terminale pourront être rattrapées en quelques semaines ?

Faire le bon choix

En prépa économique et commerciale, la fin des séries ferait renaître la « voie générale » d’il y a plus de 30 ans en l’agrémentant d’options, sans que l’on sache si celles-ci seraient liées aux spécialités de Première ou Terminale.

En CPGE, le fossé entre les établissements se creusera entre ceux qui accueilleront les élèves ayant choisi les bonnes spécialités et sans besoin de remise à niveau, qui consacreront tous leurs moyens dès le début à approfondir les connaissances et les autres. C’est pourquoi il faut renoncer à la réforme du lycée et, par là même, à celle des CPGE.

Julien Luis

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