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Des propos inacceptables

Le mercredi 25 mars, S.Ndiaye, la porte parole du gouvernement déclarait « nous n’entendons pas demander aux enseignants qui ne travaillent pas du fait de la fermeture des écoles de traverser la France pour aller ramasser des fraises ».
Ces propos sont scandaleux et viennent, une fois de plus, alimenter le cliché d’une profession oisive. Ils jettent le discrédit sur une profession très mobilisée depuis le début de la crise.
Le SNES et la FSU ont immédiatement réagi et exigé des excuses publiques :
– communiqué de la FSU propos inacceptables de la porte parole du gouvernement

#ToujoursProfs, #ToujoursCPE, #ToujoursPsyEN

Pour contrecarrer cette communication gouvernementale, le SNES-FSU a lancé un appel à témoignage pour mettre en lumière la réalité de l’investissement des personnels. Sur les réseaux sociaux, sous le #ToujoursProfs, #ToujoursCPE, #ToujoursPsyEN, en quelques heures, nous avons reçu plusieurs centaines de témoignages de personnels mais aussi de parents :

Tous ces témoignages le montrent : le service public d’éducation ne tient que grâce à l’engagement sans faille des personnels, alors même que les défaillances de l’institution, notamment du Ministre et des Recteurs, ont été nombreuses pendant les premiers jours de la crise. En multipliant les injonctions à se rendre dans les établissements, ils ont mis les personnels en danger. Le mantra de la continuité pédagogique, répété sur le mode de l’incantation par le Ministre, passe sous silence les nombreux angles morts de l’enseignement à distance et a mis les enseignants dans des situations difficiles à tenir. Il a conduit de très nombreux enseignants à des situations proches du burn-out professionnel. Il est indispensable d’avoir une analyse critique de ce concept de « continuité pédagogique ». Aujourd’hui, il s’agit davantage d’assurer la continuité du service public, tout en gérant une forme de discontinuité pédagogique
Voir nos articles :
– Continuité pédagogique pas si simple
– Confinement et travail à distance essayons d’approcher la réalité

Dans une situation de télétravail, les personnels utilisent, encore plus qu’en temps normal, leur matériel personnel : ordinateur, imprimantes, papier, connexion internet etc. Lors d’une visioconférence avec le Ministre en début de semaine, le SNES-FSU a rappelé sa revendication d’une prime d’équipement, d’une importance encore plus grande dans la situation actuelle.

Et maintenant ?

Le confinement s’installe dans la durée. Quelques enseignements peuvent se dégager de ces deux premières semaines. Maintenons le lien pédagogique avec les élèves, sans culpabiliser, sans pression. Nos élèves et leurs familles sont aussi dans des situations difficiles du fait du confinement. Il est inutile de charger la barque par un volume trop important de travail, au risque de creuser certaines inégalités.
Prenons le temps de la réflexion pour trouver le juste équilibre, pour construire ce quotidien professionnel si particulier, qui va durer, en ayant en tête qu’il est impossible de « faire comme avant la crise » puisque rien n’est « comme avant la crise ». Pensez aussi à vous préserver, à maintenir une coupure entre les temps professionnels et personnels, même si tous ces temps se déroulent dans la même unité de lieu (impératif de déconnexion, coupure le week-end etc). A l’impossible, nul n’est tenu.

Bon courage à toutes et à tous, prenez soin de vous et vos proches.