INVESTIR LE DÉBAT

Malgré la lourdeur des documents soumis et celle du questionnaire ministériel, le SNES-FSU appelle les personnels à investir massivement la consultation sur le projet de socle commun de connaissances, de compétences et de culture.
C’est la conception du collège, sa structuration, le rôle et la forme du brevet qui se jouent ici. Les décisions qui seront prises pour le collège à l’issue de cette consultation auront des conséquences sur le lycée (programmes, évaluation), dont le bilan des réformes doit s’ouvrir en janvier 2015.
Cette consultation ministérielle, ouverte jusqu’aux vacances d’automne, est organisée en deux temps : une demi-journée banalisée dans les collèges pour permettre un débat collectif puis à chacun de s’engager dans la consultation individuelle en ligne.

UN ENJEU DECISIF

Pour le SNES-FSU, qui n’est pas demandeur d’un socle, le projet proposé est une bonne base de travail qui peut permettre d’en finir avec le socle de 2005 et son LPC : il ne se présente plus comme un sous-ensemble des programmes, mais comme un cadre permettant l’écriture de nouveaux programmes, plus cohérents entre disciplines, sur l’écriture desquels notre vigilance devra continuer de s’exercer.

Un projet de socle perfectible, mais en rupture avec celui de 2005

Toujours en vigueur, le socle de 2005 n’a pas permis d’améliorer les résultats des élèves, ni de lutter contre l’échec scolaire. Il a placé les personnels en difficulté professionnelle par la double prescription socle – programmes, par les tentatives de l’administration d’imposer le « tout compétences » et par la multiplication des injonctions, en particulier sur l’évaluation des élèves.
Le projet en consultation s’inscrit dans la perspective de la poursuite de la scolarité au-delà du collège, promeut une conception équilibrée du rapport connaissance/compétence et trace les contours d’une formation globale et générale, s’appuyant sur l’ensemble des disciplines.
Il est cependant peu clair sur l’évaluation et sur l’articulation entre les cinq domaines de formation proposés, qui ne constituent pas un découpage entièrement satisfaisant. Il s’inscrit dans le cadre des nouveaux cycles CM1-CM2-Sixième et Cinquième-Quatrième-Troisième, que l’administration tente déjà d’instrumentaliser pour imposer des hiérarchies intermédiaires en multipliant les « conseils » (conseil école-collège, de cycle…).

Sandrine Charrier, Valérie Sipahimalani

MODALITÉS ET OUTILS

Le SNES-FSU exige que la parole des personnels du second degré y soit libre, sans pression hiérarchique. Il met en garde contre toute tentative de la hiérarchie d’instrumentaliser ce temps à d’autres fins : mise en place du conseil école-collège, articulation CM2/Sixième, imposition de l’évaluation par compétences…
Pour préparer ces demi-journées à l’occasion d’heures d’information syndicale par exemple,
le SNES-FSU met à disposition sur son site (1) des outils : tract, affiches, 16 pages spécial, vademecum, contributions diverses ainsi qu’un décryptage du projet…

Le questionnaire ministériel

Individuel, à remplir en ligne (2) (lien individuel reçu par tous les personnels sur leur boîte professionnelle), il est constitué de deux parties :
• questions A à D portant sur la globalité du texte ;
• partie E, facultative, « pour aller plus loin » qui détaille les domaines.
Lourd, parfois orienté (les questions A.1.2, A.2.8, A.3.6 pouvant laisser penser que le projet de socle n’est pas opérant), ce questionnaire est souvent en contradiction avec l’esprit du texte du CSP, en particulier la partie E découpée en 163 composantes, dans une logique d’items d’un livret. On peut s’interroger sur le choix d’un tel découpage alors que la logique du texte du CSP n’impose pas un LPC.
Il est indispensable de répondre aux questions les plus lourdes d’enjeux (A.4.2 : je perçois bien l’intérêt d’abandonner les sept compétences du socle actuel au profit des cinq domaines de formation du projet de socle) et de valider la rupture avec le socle actuel (A.4.8 : ce projet de socle commun constitue une bonne base pour redéfinir les programmes d’enseignement). Pour les autres questions, il faut y répondre avec l’idée que ce socle a vocation à être décliné en programmes scolaires.
En outre, si B.3.3 et B.3.4 étaient majoritairement approuvées, cela ferait courir le risque de la mise en place d’un nouveau livret personnel de compétences.
Le SNES-FSU propose de lui renvoyer un document (3) récapitulant les points abordés lors de cette consultation. La synthèse de ces remontées sera publiée et médiatisée à l’occasion d’une initiative nationale fin novembre.

S. C., V. S.
(1) www.snes.edu/Consultation-socle-commun.html
(2) Voir aussi l’espace consultation : eduscol.education.fr/consultations-2014-2015
(3) Vademecum sur www.snes.edu/Consultation-socle-commun.html

Programmes du collège
Participez à l’enquête du SNES-FSU : www.snes.edu/Enquetes-disciplinaires.html
Le SNES sera reçu par le Conseil supérieur des programmes très prochainement et présentera le bilan des enquêtes et ses propositions.
Exprimez-vous !

CONSEIL ÉCOLE-COLLÈGE – L’ÉCOLE DU SOCLE CONTRE VENTS ET MARÉES

Après une année transitoire de mise en place, les témoignages et le rapport de l’Inspection générale appellent à la vigilance.
Présidée conjointement par le principal et l’inspecteur de l’Éducation nationale (IEN), cette instance créée par la loi de refondation se réunit au moins deux fois par an pour établir un « programme d’actions » et leur évaluation. Il peut proposer « des enseignements et des projets communs », et même « des échanges de pratiques et d’enseignants » entre le collège et les écoles de son secteur. En sont membres les personnels représentant le collège désignés par le chef d’établissement via le conseil pédagogique et des enseignants du premier degré nommés par l’IEN. Le conseil peut aussi prévoir des « commissions ».
Le rapport de l’IG sur « La mise en place des conseils école-collège », daté de mai 2014, en dresse un « bilan globalement positif », mais note un certain nombre de « difficultés » : il note en particulier la difficulté à trouver des créneaux communs, l’absence de budget pour indemniser les déplacements, mais aussi la « complexité administrative dans les échanges de service », qui sont limités expressément par la loi au volontariat et au « respect du statut de l’enseignant ».
Le rapport préconise donc de lever les facteurs de « blocage » : « faciliter la mise en œuvre des échanges de service » et même de passer outre la validation par le CA en se limitant à une « présentation pour avis ».

Attention, vigilance !

Alors que le conseil doit permettre d’améliorer la continuité entre l’école et le collège, des témoignages ont mis en lumière la tentation de certains DASEN de viser par ce biais « une fusion progressive des deux entités ». Le SNES-FSU ne peut accepter une telle direction qui fait peser le risque d’une mise en place progressive de l’École du Socle. Un tel continuum structurel dénaturerait le collège avec des effets majeurs sur les conditions de service des personnels. Il appelle les collègues à être vigilants et à rester à l’initiative de leurs projets pédagogiques sans rien se laisser imposer.

Bruno Mer

Le rapport le reconnaît : plusieurs enseignants n’est pas une difficulté en soi :
« L’enquête conduite dans le réseau d’écoles et de collèges de la circonscription de Toulon 2 auprès de 120 élèves a montré que les élèves de collège apprécient d’avoir des enseignants multiples au sortir de l’école élémentaire, que la succession d’interlocuteurs n’est pas identifiée comme un problème mais que la variabilité des attentes, des langages et des pratiques est considérée, même par les élèves qui réussissent, comme un obstacle majeur »

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