Le ministère va-t-il généraliser les groupes de niveau malgré le démenti des études scientifiques ? Une nouvelle mission éclair « Exigence des savoirs » devra, en huit semaines, faire le bilan des rapports de l’Inspection générale existants, d’études scientifiques, des avis du Conseil scientifique de l’Éducation nationale (CSEN) et d’une consultation nationale. Une gageure pour cette mission éclair. À moins qu’il ne s’agisse seulement d’un effet d’affichage…

Vers un collège élitiste

En effet, l’avenir du collège transparait déjà à travers les propos du ministre qui ne cesse d’évoquer le « collège modulaire » imaginé par un autre syndicat pourtant minoritaire. Le soutien/approfondissement en français ou en mathématiques à peine mis en place en Sixième au prix de la suppression sauvage d’une discipline, la technologie, pourrait s’ériger en dispositif idéal à généraliser sur tous les niveaux de classe, et probablement sur l’ensemble des horaires de mathématiques et de français. Les visites des IPR, envoyé·es par le Conseil académique des savoirs fondamentaux (CASF), pour observer les pratiques des professeur·es de français et mathématiques et préconiser, pour les élèves des groupes de soutien, les mêmes procédures répétitives peu ambitieuses que celles imposées en primaire, vont dans le sens de ce projet.

Dans le « collège modulaire », les objectifs d’apprentissage ne sont pas les mêmes pour toutes et tous. Les élèves des groupes de soutien sont destiné·es à s’orienter vers le lycée professionnel ou vers l’apprentissage. Et si quelques-un·es progressaient suffisamment, pas d’accès au lycée général et technologique sans refaire une Troisième dans une classe d’approfondissement pour rattraper le niveau ! C’est le modèle d’un collège élitiste renforçant la reproduction sociale, donnant des moyens aux meilleur·es élèves, souvent socialement plus favorisé·es, pour approfondir leurs apprentissages, tout en reléguant les autres.

Différentes études scientifiques montrent pourtant que les élèves aux résultats fragiles pâtissent des groupes de niveau. « La constitution de classes hétérogènes est sans doute la meilleure façon d’élever le niveau moyen de l’ensemble des élèves, au bénéfice des plus faibles et sans pénalisation notable des plus brillants », soulignaient déjà en 1997 Marie Duru-Bellat et Alain Mingat.

Le projet du SNES-FSU

Le SNES-FSU portera son projet d’un collège de la réussite pour toutes et tous, notamment avec des conditions d’étude et de travail améliorées par une diminution très significative des effectifs de classe, prenant en compte les réalités de l’École inclusive, et par la garantie de temps réguliers de travail en petits groupes dans le cadre de programmes cohérents afin que l’aide puisse être apportée en classe et non pas externalisée par manque de temps.

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