Ce dispositif devrait avoir aussi un effet sur le climat scolaire d’après le site de l’association « Silence on lit » (SOL) qui promet une baisse de 50% des incidents. Depuis, de nombreuses équipes enseignantes ont été plus ou moins fortement incités à le mettre en œuvre dans la précipitation.

« Silence on lit » : où est le problème?

Pourtant, l’organisation d’un tel dispositif en collège pose plusieurs problèmes :

• Des contraintes horaires quand il est inscrit sur le temps de la classe à raison de quinze minutes tous les jours de la semaine. Il ampute les horaires d’enseignement au total d’une heure par semaine. Ce poids est d’autant plus contraignant quand il s’agit des disciplines à faibles horaires ou des demi-groupes. La justification donnée est l’impossibilité de dépasser les 26 heures hebdomadaires ( impossibilité qui n’existe pas réglementairement, et qui fait partie des légendes de la réforme du collège).
• Un allongement du temps de travail non rémunéré quand il est inscrit en plus du temps de la classe mais surveillé par les enseignants en récupérant du temps sur la pause méridienne ou en amputant les horaires des cours suivants de 5 minutes. La non rémunération est justifiée par certains chefs d’établissements par l’idée d’un temps partagé de lecture entre les élèves et les enseignants où ces derniers ne travaillent pas réellement ainsi que du faible volume horaire quotidien mis en jeu.
• Des contraintes matérielles car il faut aussi mettre à disposition des livres pour les élèves notamment ceux qui n’en possèdent pas. Des livres sont souvent placés dans des caisses dans les salles en emprunt libre.

« Le quart d’heure lecture » est-il obligatoire?

 

Quoique disent les chefs d’établissements aucun texte règlementaire n’en impose la mise en œuvre. La lettre de la DGESCO souligne même la nécessité d’un « travail en amont » pour permettre que le projet soit « porté par l’ensemble des enseignants, des personnels administratifs et techniques et les parents d’élèves ».

Rien ne dit que le créneau doit avoir lieu sur les heures d’enseignement. Il s’agit « d’ouvrir des espaces de lecture, notamment des salles de classe sous la supervision des enseignants, des surveillants ainsi que les personnels administratifs et de direction ». Des établissements ont choisi d’utiliser un temps sur la pause méridienne, matérialisé par une sonnerie, ou les heures de permanence inscrites régulièrement à l’emploi du temps. La lettre rappelle que « le projet doit être élaboré selon les formes et modalités adaptés à leurs objectifs, à leurs ressources, à leurs contraintes ». Ainsi, il peut donc être développé sur une partie des classes ou de l’année.

Si le ministère tient tant à sa diffusion car il considère qu’il peut favoriser la réussite des élèves, il aurait dû mener des expérimentations en lien avec la recherche pour documenter sa mise en œuvre. Ils devraient donner aux établissements des moyens horaires à la fois pour la concertation, l’organisation et la mise en œuvre pour éviter certains bricolage horaire ou le recours au bénévolat plus ou moins forcé et permettre son inscription dans les enseignements mais aussi autour de projets comme les ateliers lecture.

Les jeunes lisent !

Les jeunes lisent ! Pour l’école ou le travail (89 %), pour leurs loisirs (78 %), en moyenne six livres par trimestre, dont quatre dans le cadre de leurs loisirs, trois heures par semaine pour leurs loisirs.
Et ils aiment ça ! Pour le plaisir (55 %), pour se détendre (48 %), s’évader, rêver (42 %), le soir avant le coucher (85 %) et pendant les vacances (62 %).
Mais le taux de lecture pour le loisir baisse fortement à l’âge de l’entrée au collège. Et c’est le rôle des parents qui est décisif dans l’incitation à lire. 65 % des jeunes disent que leurs parents leur « demandent » de lire des livres et les plus grands lecteurs sont ceux qui vivent dans un foyer où il y a des livres.

Source : Enquête réalisée sur 1 500 jeunes, âgés de 7 à 19 ans CNL / Ipsos « Les jeunes et la lecture » juin 2016


EOL: pour préparer le grand oral du Bac dès le collège !

En Martinique, c’est le projet EOL qui est mis en place sur le temps d’enseignement et sans aucun moyens supplémentaires.

*EOL* est un exercice quotidien du CP à la Terminale où un élève
s’exprime pendant 5 minutes en début de cours sur un sujet choisi
par lui. L’enseignant dispose de 5 minutes pour l’amener à préciser
sa pensée, à mieux argumenter, à davantage proposer et suggérer sans
jamais aborder le fond du thème librement choisi par l’élève.

Vos questions
Le Snes défend les droits individuels et collectifs. Vos représentants vous répondent, vous conseillent et vous accompagnent.
Accès à la FAQ

Vous ne trouvez pas votre réponse, posez-nous votre question