L’annonce de l’introduction de la LV2 en Cinquième a fait grand bruit.

Or, derrière cette annonce qui a paru séduisante à plus d’un, se cachent plusieurs éléments fort discutables.

Tout d’abord, elle se fera en supprimant les sections européennes et la plupart des classes bilangues qui, si elles sont critiquables sur certains points (ex : parfois peu mixtes sur le plan social), ont permis parfois de maintenir ou de développer une certaine forme de diversification linguistique (en allemand, italien, portugais, chinois…) et attirer des publics différents, notamment en éducation prioritaire. Il ne faudrait donc pas que cette réforme conduise à un renforcement du duo anglais-espagnol.

De plus, la suppression des sections européennes est d’autant plus étonnante que les DNL au lycée ne semblent pas remises en cause. Quelle continuité dans tout cela ? Autre élément : les élèves qui suivent actuellement une classe bilangues dès la 6° se verraient donc faire moins de langues qu’actuellement. Où est le progrès ?

L’introduction de la LV2 en Cinquième semble également déconnectée de la question des rythmes, pourtant si chère au Ministère. En effet, la LV2 en Quatrième répondait à un certain moment de l’adolescence et certains pensaient que deux langues trop tôt pouvaient être trop lourd en termes d’apprentissage. Ces questions ne semblent donc plus d’actualité.

Si 2h30 sont retenues de la Cinquième à la Troisième, un autre aspect semble oublié dans le débat : la fameuse « exposition » dont on nous parle pourtant souvent. En effet, 2h30 par semaine, avec les effectifs actuels, ne semble pas correspondre à la volonté politique de développer les langues pourtant tant avancée par le Ministère.

Dans cette réforme, les langues régionales sont traitées comme les langues anciennes. Si l’enseignement est envisagé au cycle 2 et au cycle 4, au cycle 3, rien n’est n’est prévu pour la classe de 6°.

Bien sûr, derrière la volonté d’introduire la LV2 en Cinquième, se cache sans doute le désir de rendre plus égalitaires les établissements, en supprimant des filières vues comme élitistes, mais ce genre de réforme n’est pas suffisante pour transformer le collège sur le fond. Cela nécessiterait un débat sur la carte scolaire notamment et une réflexion sur les contenus et les conditions d’enseignement.

Enfin, pour les collègues, l’introduction de la LV2 en Cinquième va entraîner une surcharge de travail puisqu’elle va conduire à des classes en plus si l’horaire est diminué.

Quant aux professeurs de LV1, la suppression d’une heure en 6° (qui aurait représenté pour l’élève une perte de 36 heures par an) a finalement été annulée. Cette demande, formulée par le SNES dès les premières rencontres multilatérales, qui a abouti se fait évidemment par redéploiement des moyens (y compris d’autres disciplines), ce qui n’est pas acceptable.

Le SNES-FSU demande à ce qu’un bilan des expérimentations en cours sur cette LV2 en Cinquième, dans l’académie de Toulouse par exemple, soit réalisé avant toute généralisation. Il revendique également au moins 3h par semaine et par élève à chaque niveau d’enseignement et refuse tout projet qui alourdirait la charge de travail des collègues et/ou menacerait les postes et la diversification.

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