Mépris 2024

Premier jour d’exercice pour la ministre de l’Education (à mi-temps), de la jeunesse, des sports et des jeux Olympiques et Paralympiques et première provocation. A l’occasion de sa première sortie sur le terrain, en retrait derrière le premier ministre Gabriel Attal, Amélie Oudéa-Castera a du s’expliquer après les révélations de Mediapart pointant la scolarisation de ses enfants au collège et au lycée Stanislas. Cet établissement privé catholique est sous le coup d’une enquête administrative suite aux révélations du journal en ligne : Mediapart a ainsi révélé la vision sexiste, homophobe et autoritaire de l’enseignement donné entre les quatre murs de cet établissemnt (l’IVG y est par exemple assimilé à un « meurtre », des membres de l’Église y vantent les thérapies de conversion, pourtant interdites par la loi). Ce rapport demandé par Pap Ndiaye a atterri sur le bureau de Gabriel Attal sans qu’il n’y donne suite.

Provocation

Pour expliquer la scolarisation de ses enfants dans cet établissement, la ministre déroule alors un discours lunaire : c’est le « paquet d’heures qui n’étaient pas sérieusement remplacées » dans le public qui l’a poussé à scolariser ses enfants dans le privé « À un moment on en a eu marre, et comme des milliers de familles, on est allé chercher une solution différente », a poursuivi la ministre. Elle ajoute alors  « nous nous assurons que nos enfants soient correctement formés avec de l’exigence dans la maîtrise des savoirs fondamentaux, et qu’ils soient heureux, qu’ils soient épanouis, qu’ils se sentent bien et en confiance ».

Ces propos sont lunaires et provocateurs : à peine 24h après sa nomination, la ministre de l’Education nationale (et de la jeunesse, des sports et des JOP) lance une violente charge contre l’enseignement public, jetant le discrédit sur la qualité de l’encadrement. En plus des prétendues défaillances sur les heure de cours perdues, Amélie Oudéa-Castera laisse entendre, en creux, que des enfants ne pourraient être heureux ou avoir des amis dans l’Ecole publique.

Hors-jeu dès son entrée sur le terrain

Cette sortie choquante et honteuse a mis en colère une bonne partie de la communauté éducative. Car qui est responsable des problèmes de remplacement dans l’Ecole publique ? Certainement pas les personnels du service public qui tiennent l’Ecole à bout de bras. Mais bien les politiques menées par Emmanuel Macron depuis 2017 : suppression d’emplois (près de 8000 dans le second degré public), l’absence de revalorisation pour résoudre la crise d’attractivité, la dégradation des conditions de travail, l’organisation d’une forme de séparatisme scolaire en favorisant si souvent le privé au détriment du public….d’une certaine manière, Amélie Oudéa-Castéra, ministre d’Emmanuel Macron fait le bilan de la politique éducative…d’Emmanuel Macron, tout en l’exonérant de ses responsabilités, préférant charger l’Ecole publique et ses personnels dans un sortie dénigrante qui n’est pas sans rappeler les grandes heures de Jean-Michel Blanquer.

Des propos indignes d’une ministre de l’Education nationale (à mi-temps) qui montre là ses premières limites. Et ce n’est que le jour un (celui qu’on retient…)

En grève le 1er février

Le SNES, avec la FSU, rencontre Amélie Oudéa-Castera lundi 15 janvier matin. Il reviendra sur cet épisode et se fera le porte-parole des personnels choqués par ces propos. Un tel mépris, ça suffit ! Et parce que nous faisons l’École, plus que jamais, exigeons des personnels mieux payés, respectés, protégés, des conditions de travail et d’étude améliorées. La FSU, avec d’autres organisations syndicales, appellent à la grève le jeudi 1er février !

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