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TEXTES DE RÉFÉRENCE

Décret n° 2015-544 du 19 mai 2015 relatif à l’organisation des enseignements au collège. Arrêté du 19 mai 2015 relatif à l’organisation des enseignements dans les classes de collège.
Le site du ministère : education.gouv.fr
Arrêté du 16 juin 2017

Les grilles ne sont qu’indicatives, elles permettent le calcul des moyens attribués par le rectorat.

Les articles 7 et 10 de l’arrêté du 19 mai 2015 permettent la globalisation des marges horaires sur l’ensemble du cycle 4, ainsi que la modulation des horaires disciplinaires, ce qui accentue leur caractère local. Par ailleurs, ces horaires s’entendent enseignements complémentaires compris, ils sont susceptibles d’être amputés pour les disciplines mises à contribution pour l’AP ou les EPI s’ils sont déconnectés des enseignements disciplinaires dans les emplois du temps (ce qui n’est ni obligatoire, ni souhaitable).

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L’arrêté modificatif du 16 juin 2017 assouplit la réforme notamment en ce qui concerne les Enseignements pratiques interdisciplinaires (EPI). Les élèves de faire au moins un EPI sur le cycle 4. Il n’y a plus de thématiques obligatoires.
La répartition entre EPI et AP est assouplie. La démarche de projet et l’obligation de production d’une réalisation concrète sont cependant maintenues, alors qu’elles brident les approches pédagogiques. Tout comme l’AP, les EPI doivent participer à la mise en œuvre des différents parcours (EAC, santé, avenir, citoyen).Aucun moyen n’est prévu pour la concertation.

Accompagnement vraiment personnalisé ?
L’AP doit, en fonction des besoins des élèves, «soutenir leur capacité d’apprendre et de progresser, notamment dans leur travail personnel, à améliorer leurs compétences et à contribuer à la construction de leur autonomie intellectuelle».
La circulaire d’application envisage la constitution de groupes variables d’élèves en fonction de leurs besoins, déconnectés des apprentissages de la classe, complexifiant les emplois du temps, stigmatisant les élèves en difficulté et diminuant la durée d’enseignement disciplinaire. Mais l’AP se fait très souvent en classe entière, faute de moyens suffisants.

LES HORAIRES NATIONAUX REMIS EN CAUSE

L’article 10 de l’’arrêté du 19 mai 2015 permet la « modulation » des horaires disciplinaires sur l’ensemble du cycle IV. Cette mesure ne garantit plus qu’un collégien suive le même volume horaire de chaque discipline dans un même niveau d’un collège à l’autre. En effet, les seules garanties affichées dans le texte sont d’une part, que l’élève bénéficie sur l’ensemble du cycle du volume horaire global de chaque discipline qui lui est dû, et d’autre part, que le volume horaire annuel soit respecté. Il pourra par exemple avoir une heure de plus de mathématiques en Cinquième, et une de français en moins. En cas de déménagement en cours de cycle, les garanties ne pourront plus être assurées.

DES MARGES HORAIRES NON FLÉCHÉES

Les textes ministériels proposent à terme, à chaque niveau et pour chaque classe, 3 heures destinées officiellement à assurer des groupes à effectifs réduits et des « interventions conjointes de plusieurs enseignants ». Le conseil pédagogique ferait des propositions sur l’usage de ces heures.
Ces « marges heures profs », associées à l’organisation des EPI et de l’AP, offrent aux chefs d’établissement des leviers de pression très puissants sur les personnels, notamment quand cela conditionne un service partagé dans une discipline ou une autre, par exemple. L’autonomie est une autonomie de gestion et non une autonomie pédagogique. Les collègues sont mis en situation de concurrence, au sein de leur équipe disciplinaire ou avec des collègues d’autres disciplines, pour s’assurer les conditions de travail les moins mauvaises possibles. Les outils de l’autonomie sont délétères pour le fonctionnement collectif des équipes, pourtant essentiel à la réussite des élèves.

LV2 DÈS LA CINQUIÈME : PAS COMME ÇA !

La communication du ministère a mis l’accent sur l’apprentissage plus précoce de la LV2, pour tous, par l’introduction dès la Cinquième sur un horaire hebdomadaire de 2,5 heures.La LV2 dès la Cinquième est expérimentée dans l’académie de Toulouse depuis 2014 : les collègues, sur le terrain, n’en tirent pas un bilan positif, contrairement aux affirmations du ministère. De plus, 2,5 heures par semaine ne suffisent pas pour commencer une langue vivante avec efficacité.

ENSEIGNEMENTS FACULTATIFS

Le nouvel arrêté remplace les enseignements de complément par des enseignements facultatifs: des langues et cultures de l’Antiquité à raison d’au maximum 1 heure en Cinquième et 3 heures en Quatrième et Troisième, des langues et de cultures européennes ou régionales 2 heures par semaine de la Cinquième à la Troisième. Il est aussi possible d’enseigner une discipline sur la moitié de son horaire dans une langue vivante étrangère ou régionale. Si le rétablissement de ces enseignements, demande des collègues et du SNES-FSU, est une bonne chose, leur financement pose problème. Une dotation spécifique peut être attribuée, mais ces enseignements sont souvent autofinancés par les collèges sur leur marge horaire au détriment des groupes. Il faut donc par exemple choisir entre bilangue et dédoublements en sciences… Cette autonomie accrue renforce la mise en concurrence des disciplines, mais aussi des établissements les plus fragiles, qui sont priés d’améliorer leur « attractivité ».

L’AVIS DU SNES-FSU

Réduire les inégalités scolaires et faire progresser les élèves avec la réforme ? La mise en œuvre prévue des AP, EPI et enseignements facultatifs par les textes réglementaires de la réforme ne permettront pas d’atteindre ces objectifs. L’interdisciplinarité est dévoyée, mise en concurrence directe des enseignements faute de moyens spécifiques et d’objets d’étude clairement repérés dans les programmes. L’aide sous forme d’AP est problématique quand elle est déconnectée des enseignements disciplinaires. Elle doit commencer au sein des cours, avec la possibilité pour chaque discipline de travail en groupe.

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