En complément de l’arrêté du 31 décembre 2016 relatif aux nouvelles modalités d’attribution du DNB, une note de service, n° 2016-063 du 6-4-2016, a été publiée au B.O. du 8 avril. Celle-ci est complétée par un sujet zéro proposé sur Eduscol.

1/ Objectifs, structure de l’épreuve, modalités, contenus

Le nouveau DNB 2017 ne comporte plus que deux épreuves écrites :

  • l’une porte sur un « pôle scientifique » regroupant mathématiques, physique-chimie, SVT et Technologie, pour une durée totale de 3 h ;
  • l’autre regroupe le français, l’histoire géo et l’EMC sur une durée de 5 h.

Cette deuxième épreuve écrite, d’une durée de 5h, se découpe en deux parties :

  → une première partie de 3 h évalue la capacité à comprendre, analyser et interpréter des documents qu’ils soient littéraires, historiques, géographiques, artistiques ou qu’ils relèvent du champ de l’enseignement moral et civique.

Cette première partie se divise, à son tour, en deux périodes, séparées par une pause de quinze minutes : 2h pour l’histoire-géographie et l’EMC et 1h pour le français.

Le sujet comporte deux corpus : le premier pour les questions portant sur le programme d’histoire-géographie et EMC, le second sur celles portant sur le programme de français. Ce double corpus comprend :

  • au moins un document relevant de l’histoire, de la géographie ou de l’enseignement moral et civique ;
  • au moins un texte littéraire d’une longueur maximale d’une trentaine de lignes ;
  • au moins un document iconographique ou audiovisuel (rendu accessible par un sous-titrage adapté), d’une durée inférieure ou égale à cinq minutes.

Les questions portent sur les documents traités séparément, même s’il est précisé qu’une question invitant à les comparer est possible. Les candidats rédigent chacune des composantes de l’épreuve sur une copie distincte ; chaque copie est relevée à la fin du temps imparti à chaque composante de l’épreuve.

  → une seconde partie, de 2 h, évalue la capacité à rédiger un texte long et la maitrise de la langue, plus particulièrement l’orthographe.

Pour le français, voici ce que l’on peut retenir :

→ Dans la 1ère partie de l’épreuve :

La partie concernant le français (1h) pose des questions sur le texte littéraire et le document iconographique. Certaines questions portent sur le lexique et/ou la grammaire. Le BO précise qu’il faut respecter : « un équilibre entre au moins une question où le candidat développe sa réaction personnelle et des questions plus précises appelant des réponses plus courtes. Certaines questions peuvent prendre la forme de questionnaires à choix multiples. Le questionnaire, qui vise à évaluer l’autonomie du candidat, ne comporte pas d’axes de lecture. »

→ La 2ème partie ne concerne que le français et s’intitule « français – rédaction et maîtrise de la langue ». Elle comporte 3 sous-parties :

  • Une dictée d’un texte de 600 signes environ, durant 20 minutes et notée sur 5 points.
  • Un exercice d’orthographe, appelé « réécriture », durant 10 minutes, noté sur 5 points.
    Les copies sont relevées à l’issue de ces deux exercices.
  • Un travail d’écriture, durant 1h30, noté sur 20 points. Deux sujets sont proposés au choix : sujet de réflexion ou sujet d’invention. La copie doit comporter au moins deux pages (soit 300 mots environ).

Analyse du SNES-FSU :


  • L’interdisciplinarité n’est que de façade, en réalité les élèves traitent les disciplines séparément. Il n’y a pas de lien à faire entre le français et l’histoire, la géographie, l’EMC. On ne voit pas d’ailleurs comment des liens auraient pu être établis dans une épreuve écrite à ce niveau de la scolarité.

  • Le temps accordé à l’étude du texte littéraire, une heure, est trop réduit pour amener l’élève à analyser réellement le texte, à justifier un point de vue. On en restera à une vérification, au mieux, du sens explicité du texte, sans attention particulière pour son caractère littéraire. Les réponses ne pourront être que succinctes. Invitera-t-on même l’élève à les justifier par des éléments du texte ?
  • Les différentes parties de l’épreuve qui concernent le français n’apportent rien de nouveau aux contours actuel de l’épreuve. L’écart important entre les acquis des élèves en français à l’issue du collège et ceux qui sont attendus à l’entrée en 2deGT reste intact, ce qu’on ne peut que regretter. On peut choisir de traiter le nouveau programme de façon ambitieuse, il est suffisamment ouvert pour cela. Mais si le niveau de l’épreuve est si médiocre, cela risque de ne pas être le cas. Malheureusement en effet, les attentes de l’examen pilotent souvent les contenus de formation.
  • Les consignes d’évaluation, très floues, font craindre des consignes de corrections très locales et qui, suivant les centres d’examen, pourraient être plus ou moins « bienveillantes », concernant en particulier l’orthographe, la syntaxe, la cohérence des réponses et des textes rédigés.

2/ Épreuve zéro

→ La partie I-2 intitulée « Français » a comme support un texte de Maylis de Kerangal et une photo de chantier à Dubaï, en lien (apparemment) avec la thématique complémentaire de 4ème « La ville : lieu de tous les possibles ».

L’élève doit répondre, en une heure, à 9 questions, dont certaines se décomposent en 2 ou 3 sous-questions. Concernant l’étude de la langue, une des questions porte sur un temps verbal, une autre sur les paroles rapportées, une dernière sur un mot du lexique. La question finale est censée inviter le candidat à donner son point de vue : « Quelles impressions suscite en vous cette photographie ? Sont-elles comparables à celles produites par le texte ? Pourquoi ? (2 points) ».

→ La partie II est conforme aux instructions du BO, sans surprise, même si on pourrait trouver sibylline la phrase qui fait l’objet de l’exercice de réécriture : « Le Boa arrive à l’hôtel bouleversé, les joues rouges et les yeux exorbités, il peine à s’endormir, la nuit est trop claire, comme filtrée par une gaze chaude, lui-même trop excité ».

Les deux sujets d’écriture invitent les élèves à donner leur avis sur la vie dans une grande ville moderne : pas facile pour tous les élèves non urbains pour ne pas dire ruraux !

Analyse du SNES-FSU :


  • Dans quel thème de 3ème ce texte serait-il abordé ? Aucun semble-t-il ! Est-ce à dire que le sujet de brevet n’a pas à être en lien avec le programme de lecture de l’année de 3ème ? Ce thème de « la ville » n’est traité que de façon optionnelle et en 4ème… Renvoyer au programme de 4ème représente une complexité bien inutile.
  • Dans l’ensemble le tournant pris par les épreuves il y a déjà quelques années qui consiste à privilégier une approche globale des textes en se fondant sur les ressentis et les avis personnels des élèves est accentué. En réaction aux questionnaires pointilleux que nous avions connus, les concepteurs tombent dans l’excès inverse : « expliquez le sens de cette phrase en vous aidant de ce qui la précède ». Dès lors, les questions sont très générales ce qui n’aide pas les élèves qui sont les plus en difficulté et accentue les inégalités.
  • Par rapport aux sujets antérieurs, il est peu répété qu’il faut s’appuyer sur le texte.
  • La progression proposée dans le questionnaire n’est pas forcément la plus à même de faire réfléchir les élèves. elle mène à interroger la soif de puissance que cette ville est censée incarner or il semble que « la sensation ambivalente, d’écrasement et d’euphorie » permettrait de sonder le personnage et de réfléchir sur la relation de l’homme (servitude volontaire) à son habitat.
  • La question sur l’image est vraiment problématique : quel est le lien entre l’image et le texte ? Il est, semble-t-il, purement illustratif. En quoi la lecture de l’image, sans réel objectif d’interprétation, a-t-elle sa place dans une évaluation de français ? On sent bien que les concepteurs ont voulu montrer que le texte littéraire pouvait être ramené à une réalité contemporaine, sociale mais la formulation « quels sont les éléments qui rapprochent le texte et l’image ? « , en demandant de rapporter un univers fictif à la réalité, n’ouvre pas la possibilité d’une réflexion intelligente. Les élèves doivent-ils montrer qu’ils sont capables de reconnaître une grue, un chantier, une métaphore rapportée à sa traduction visuelle ? Enfin la dernière question est encore plus vague que les précédentes : « quelles impressions suscitent en vous cette photo ? sont-elles comparables à celles produites par le texte ? ».
  • On ne peut que remarquer l’absence de questions sur le travail de la langue qui pourraient aider les élèves à approcher un début d’interprétation. On ne trouve pas, non plus, de question de type stylistique hormis la question sur la valeur du présent de l’indicatif.
  • Les sujets d’écriture comportent très peu de consignes d’écriture précises mis à part le volume. Ce manque d’explicitation des attentes est pénalisant pour de nombreux élèves et risque de conduire à des copies superficielles.
  • Le texte de la dictée, si de telles orientations devaient se confirmer, pose question. Les difficultés de celui-ci reposent essentiellement sur l’orthographe des homophones, davantage que sur les accords, les reprises pronominales ou la conjugaison. La réflexion des élèves sur la langue parait limitée par ce choix. Par ailleurs, certaines tournures linguistiques complexes risquent de les faire s’interroger davantage sur le sens du texte que sur son orthographe.
  • Le fossé entre l’épreuve de brevet et celle du bac, que les élèves passent à peine deux ans plus tard, est toujours aussi profond, ce qui induit en erreur tous les élèves dont les parents ne sont pas des initiés du système scolaire français.
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