L’argument pour justifier cette nouvelle réforme serait de donner une nouvelle impulsion à la filière qui connaît une tendance à la baisse des effectifs -qui va de pair avec la mise en place de la réforme du lycée- provoquant une réduction du nombre d’étudiants de classes préparatoires pouvant intégrer une Grande École de commerce au préjudice de ces dernières. Or, le projet qui est sur la table risque bien de provoquer l’effet inverse parce qu’il compliquerait la lisibilité de la formation pour les familles en bouleversant complètement la logique actuelle des parcours et introduirait toujours plus de modularité entraînant des problèmes d’effectifs qui sont inhérents à ce genre d’organisation et fragilisant davantage les petites structures qui ne pourraient offrir un large éventail d’options contrairement aux grands établissements.

La filière et des postes en danger

Le SNES-FSU ne peut accepter un projet qui viendrait rompre les équilibres qui définissent la formation ECG en diminuant certains volumes disciplinaires et qui aurait pour conséquence de supprimer des postes et de fragiliser de nombreux services. Or, c’est bien ce qui se passerait avec l’introduction d’un enseignement spécifique « Enjeux de la transition écologique » qui ne va pas rendre la filière plus attractive étant donné que les questions de la transition écologique sont déjà abordées via des enseignements disciplinaires. Ou l’introduction de Travaux d’Initiative Personnelle Encadrés (TIPE) qui va alourdir le nombre d’épreuves aux concours et la charge de travail déjà très importante des étudiants.

Les propositions du SNES-FSU

Pour consolider l’attractivité de la filière, le SNES-FSU propose plutôt de réfléchir au renforcement de la sécurisation des parcours pendant et à la sortie des deux années de classe préparatoire et, sans toucher aux horaires disciplinaires ni à l’architecture globale actuelle, de prendre le temps de travailler sur les programmes pour continuer à offrir à tous les bacheliers des enseignements exigeants mais avec une meilleure cohérence et faisabilité, qu’ils aient suivi en Terminale un enseignement de spécialité mathématiques ou un enseignement de mathématiques complémentaires.

En outre, le SNES-FSU demande au Ministère, dans le cadre de sa politique en faveur de l’égalité à l’École, de prendre des mesures rapides et concrètes en pré-bac pour que cesse la chute vertigineuse de la part des filles qui suivent un enseignement approfondi de mathématiques permettant des poursuites d’étude. Enfin, attaché à l’objectif de démocratisation des CPGE, le SNES-FSU considère que le Ministère ne peut prétendre à la fois défendre les classes préparatoires dites de proximité et faire la chasse aux prétendues places vacantes.

Les ministères doivent renoncer au projet

Le passage de la filière ECE/ECS à la filière ECG a montré que l’information sur une nouvelle structure est longue et complexe à diffuser auprès des personnels de l’Éducation Nationale et des familles, en particulier quand elle introduit de la modularité. Alors que l’architecture du nouveau lycée n’est pas encore stabilisée et que les familles viennent juste de commencer à s’approprier les ECG version 2021, chambouler de nouveau la filière aurait des effets délétères. Cette filière a besoin de temps et de stabilité alors qu’elle pâtit de l’absence de hiérarchisation des vœux dans Parcoursup qui ralentit les affectations en CPGE dans un contexte de développement des bachelors de la part des Écoles de Commerce et de structures concurrentes comme les CPES.

Pour toutes ces raisons, le SNES-FSU demande l’abandon du nouveau projet de réforme des ECG et soutiendra les actions des collègues pour défendre la filière, y compris le recours à la grève.

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