Architecture des programmes des cycles 3 et 4
L’esprit du programme de 2008 a été repris mais son architecture simplifiée à l’extrême. Comment construire un cours sans autres indications ? Les 6 domaines de compétences du programme de 2008 sont indiqués, mais seulement dans l’introduction du cycle 4 (pas au cycle 3) et n’apparaissent pas dans le projet de programme lui-même. Seront-ils explicités dans le texte complémentaire prévu ? La « procédure » pour construire un cours, qui était extrêmement précise dans les programmes de 2008 sera-t-elle reconduite ? La question transversale sera-t-elle toujours d’actualité ?
Pourquoi les axes 1 et 2 du programme du cycle 4 (réaliser des projets musicaux d’interprétation ou de création ; écouter, comparer, construire une culture musicale et artistique) sont-ils construits autour des compétences et connaissances alors que les axes 3 et 4 (explorer, imaginer, créer et produire ; échanger, partager, argumenter et débattre) s’articulent autour de la production et de la perception, sans préciser des compétences ni des connaissances ?

Les programmes restent dans une logique d’approche par compétence, et de liberté pédagogique totale de chaque enseignant en matière de choix de contenus, d’œuvres, de notions.
Il n’y a aucun repère par niveau de classe alors que très massivement les collègues d’éducation musicale qui ont répondu à notre enquête en début d’années souhaitaient que les nouveaux programmes précisent un corpus de notions, de thématiques de problématiques ou de questions par niveau afin de permettre aux élèves de construire une culture musicale commune. C’est une demande récurrente des collègues d’éducation musicale, dans les réunions et enquêtes diverses que nous avons mises en place depuis 2008.
Rappel : 71 % des collègues estiment que le programme de 2008 ne permet pas à ces élèves d’avoir une continuité dans les apprentissages. C’est d’autant plus vrai pour les élèves qui changent d’établissement au cours de leur scolarité au collège.

Cycle 3
Le programme est articulé autour de 4 axes : chanter et interpréter ; écouter, comparer et commenter ; explorer, imaginer, créer ; échanger, partager, argumenter, ce qui est intéressant.
Il est dommage que ce programme qui concerne le CM1, le CM2 et la 6ème ne fasse pas mention d’un travail sur les timbres instrumentaux dans la partie « chanter et interpréter ». Il n’est par ailleurs jamais fait mention de « culture ».
Dans la partie « connaissances et contenus associés » de « Écouter, comparer et commenter », pourquoi indiquer explicitement « les principales caractéristiques de l’orchestre symphonique », alors qu’aucune autre formation n’est indiquée ? Soit il faut en indiquer d’autres, soit il faut en rester à une formulation très générale n’indiquant aucune formation spécifique : dans ce cas, « des formes de production variées : vocales, instrumentales, solistes » suffisent.

6 à 8 chants et 6 à 8 œuvres par an paraît beaucoup trop conséquent.

Réaliser des projets musicaux d’interprétation ou de création : « se produire en public » ne peut être une « compétence » exigée d’un élève du cycle 3.

Faut-il continuer à organiser son cours en 6ème sous forme de séquences formant un tout cohérent ou pas ? Rien n’est précisé. L’articulation avec les programmes du cycle 4 mériterait d’être retravaillée : cohérence des tableaux (par exemple pourquoi une colonne « situations démarches et outils » en cycle 3 et pas en cycle 4 ?)

Cycle 4
Le projet de programme est articulé autour des 4 axes du programme du cycle 3, qui ont été enrichis.

Le programme d’éducation musicale n’imposant pas d’œuvres, ni de périodes artistiques, celles-ci relevant de la liberté pédagogique de chaque enseignant en lien avec les compétences travaillées, le programme d’histoire des arts prescriptif en terme de périodes, de thématiques et de problématiques risque de piloter le choix des œuvres en éducation musicale.
Si on se réfère au tableau p. 30 et 31, les séquences sont déjà induites concernant l’éducation musicale : la musique au Moyen-Âge ; les madrigaux, chanson, motets ; les danses ; le sentiment national en musique ; le jazz ; musique et propagande ; le paysage ; le cinéma ; musique et consommation ; musique et abstraction ; le métissage.

Contribution de la discipline au domaine 1 du socle :
Dans ce domaine 1 consacré aux langages, il faudrait rajouter l’« explicitation de sa perception » et de l’« utilisation d’un lexique adapté », comme c’est le cas pour l’histoire des arts et les arts plastiques.
Il manque également des éléments sur le langage écrit, par exemple : « utiliser différents codages, signes et représentations graphiques ».

Contribution de la discipline au domaine 3 du socle :
Il manque des éléments autour du respect des sources et des droits d’auteur et sur l’utilisation de sons libres de droit.
La découverte des métiers relève-t-elle du domaine 3 ? Et si oui pourquoi est-elle mentionnée en éducation musicale et pas dans les autres disciplines ?

Interdisciplinarité
Aucune trace d’interdisciplinarité dans les projets de programmes d’éducation musicale.
Les thématiques et problématiques proposées en histoire des arts sont des axes de travaux interdisciplinaires possibles, mais en fait imposées ! ( 6 thèmes sur l’ensemble du cycle 4)

Charge de travail :
Au final, les enseignants d’éducation musicale sont censés se concerter :
– avec les professeurs des écoles pour la progressivité des apprentissages à l’intérieur du cycle 3 et pour la construction du PEAC.
– avec leurs collègues des autres disciplines au cycle 4, au sujet de l’histoire des arts, des EPI et du PEAC !
Et tout ceci sans heures de concertation prévues dans l’emploi du temps.

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