Pourtant présenté comme le pivot du système éducatif, le lycée n’apparaît dans la loi de refondation que sous l’angle de la lutte contre le décrochage, de la formation professionnelle et du développement du numérique, jamais en tant que tel. Depuis 2012, on est même bien en peine de trouver l’expression concrète de ce qui se voulait programme. Nouveaux textes sur le redoublement et la conservation des notes après échec au bac, quelques aménagements de programmes, retour de l’histoire-géo en S, nouvel enseignement d’exploration ICN (Informatique et culture du numérique) et options numérique dans toutes les séries à partir de la rentrée prochaine, développement des campus des métiers et des qualifications, et invocation du « continuum bac-3/bac+3 »…

Et que dire du bilan promis et tant de fois retardé par le Ministère? Il se borne aujourd’hui à la recherche de « points de convergences » pour d’éventuelles « ajustements techniques ». Pourtant, de l’aveu de tous, le lycée prépare encore moins bien qu’avant les élèves à la poursuite d’études. Le lycée est aujourd’hui miné par la logique d’autonomie. Les horaires globalisés en langues vivantes et pour les heures à effectifs réduits qui servent à peu près à tout, y compris à assurer des enseignements obligatoires (EMC dans la voie technologique par exemple) ainsi qu’à financer d’éventuelles options de plus en plus rares, contribuent à cristalliser les inégalités d’un établissement à l’autre et à entretenir la concurrence entre les disciplines. D’un établissement à l’autre, d’un territoire à l’autre, les élèves peuvent de moins en moins prétendre à des conditions et des offres d’enseignements équivalentes.

Il aurait été crucial de penser à de profonds aménagements du lycée tel qu’il est aujourd’hui et de dresser un réel bilan de la réforme de 2010.

Toutes ces questions étaient au cœur de la réflexion initiée par la loi de refondation (voir annexe à la Loi de refondation de 2013). Force est de constater qu’il n’y a eu jusqu’à maintenant aucune volonté politique de remédier aux maux qui avaient pourtant été identifiés dès 2013.

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