La dernière note de l’Inspection Générale passe en revue un certain nombre de sujets sur lesquels il se montre pour le moins critique. Elle confirme donc que la réforme du lycée et du bac posent de nombreux problèmes, que plusieurs organisations syndicales, qu’elles soit vocales ou radicalisées, ne sont donc plus les seules à pointer. Depuis des mois, le SNES-FSU alerte et dénonce les effets délétères et prévisibles de ces réformes. Il n’est pas anodin que l’Inspection Générale pointe à son tour ces problèmes.
Rapide passage en revue des principaux points de ce document.

– Disparition des séries et constitution des triplettes

Si l’IG loue la logique propre à la réforme (liberté de choix et constitution de triplettes hors des séries), elle pointe aussi les « variantes » entre académies et établissements, pointant le rôle de variables lourdes comme les CSP des familles. Le poids du genre est aussi remarqué puisqu’il est noté que « les choix des spécialités restent très genrés, parfois jusqu’à la caricature ».
Dès le printemps dernier, le SNES-FSU avait montré à travers une enquête sur les vœux d’orientation des élèves que la réforme du lycée conduisait à une reproduction des inégalités sociales. Dans notre enquête, sur la base d’un large échantillon, 70 % des garçons avaient choisi la spécialité maths contre seulement 57 % des filles. A l’automne, la DEPP avait fourni une note exhaustive sur les choix de spécialités des élèves dans laquelle il apparaissait que 61,4 % des filles ont choisi la spécialité mathématiques contre 77,8 % des garçons. La note de la DEPP montrait aussi comment certains enseignements restaient très marqués socialement, ce qui confirmé par la note de l’IG
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Enquête printemps 2019 – Choix d’orientation retour vers le futur
Analyse de la note de la DEPP – automne 2019 Tout change pour que rien ne change

– EC3

Le rapport pointe des critiques que bon nombre de membres de la communauté éducative ont développé ces derniers mois : élèves qui «expriment aussi l’impression que cela les met constamment sous la pression de l’évaluation », complexification du bac et confusion entre évaluation normative et certificative, les épreuves de contrôle continu instituent « une confusion entre la logique de la certification (baccalauréat) et la logique de la formation (notes balises), qui devrait être au cœur de la réforme : le poids effectif ou présumé des E3C déséquilibre l’ensemble, au détriment de la formation » .

Les analyses du SNES-FSU dénoncent les problèmes pédagogiques et d’organisation des E3C depuis des mois, par exemple :
– Article E3C, objets d’évaluation non identifiés
– Article E3C, J+15 : dysfonctionnements et pressions
– Article Bac, sortir de l’impasse, une urgence

Les E3C-1 se sont déroulées dans la plus grande confusion, ont été marquées par de graves ruptures d’égalité entre les candidats, quand ces épreuves ne sont pas déroulées sous la surveillance des forces de l’ordre…. Pour le SNES-FSU, le bac doit être composé d’épreuves nationales, anonymes et terminales. C’est ce cadre qui permet de garantir l’égalité des élèves devant le baccalauréat.

– Conditions de rentrée

L’IG alerte sur un point central : le financement des options et/ou des groupes à très faibles effectifs. La probable forte demande sur les options maths (complémentaires/experts) du fait de l’abandon des mathématiques en fin de 1ère « pose la question des moyens ». Dans ce contexte, le risque est clairement pointé que des enseignements du type arts, LV3, langues anciennes fassent les frais des arbitrages douloureux en raison des problèmes de DGH. La conclusion est sans appel « En tout état de cause, le montant de la DHG et le financement des options en classe de terminale seront un point très sensible de la rentrée 2020. »

– Enseignements de spécialités

Pointer le « surmoi professoral », l’élitisme ou l’engagement disciplinaire des enseignants qui conduiraient à imposer un rythme et une exigence démesurée, est hors de propos, méprisant et très éloigné de la réalité que vivent les professeurs au quotidien. Face à des programmes très lourds, les enseignants fournissent un travail colossal pour faire réussir leurs élèves.
Comme le SNES-FSU l’a déjà pointé, il y a urgence à revoir les programmes.

– Disparition du groupe classe

Si l’IG met en avant des réflexions sur les bonnes pratiques, le rapport note aussi que la notion de classe peut être vue comme un outil de « sécurisation » pour les élèves les plus fragiles, en prenant l’exemple de la voie technologique. Le SNES-FSU a pointé depuis la rentrée les problèmes posés par l’éclatement du groupe classe, en matière de socialisation et de solidarités entre élèves, mais aussi pour des raisons pédagogiques.


Évaluations de 2de

Rien ne va ! L’IG note des problèmes de passation, souligne que ces tests sont non informatifs, et que personne n’en voit la portée.
Des problèmes sont aussi pointés sur l’AP ou les 54h d’orientation en 2de…mais est-ce si surprenant quand on sait que ces dispositifs ne sont pas financés?!

Il y a urgence à ce que le Ministre entende ces critiques et qu’une discussion de fond s’engage sur la réforme du lycée et du bac (retour à des épreuves nationales, terminales), dans l’intérêt des élèves et des personnels.
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